Au Manitoba, il y a une multitude de sports offerts dans un format adapté aux fauteuils roulants. Parmi eux, on retrouve l’escrime, le basketball, le hockey sur luge et plus encore. Des compétitions pour chacun de ces sports existent au Canada et à l’échelle internationale.

Le hockey sur luge ressemble beaucoup au hockey debout. Deux équipes de six joueurs s’opposent pendant trois périodes d’un quart d’heure, une de moins que le hockey debout. La hauteur des filets est aussi ajustée pour mieux convenir aux joueurs qui sont sur des luges.

C’est le premier sport que Téo Roy a découvert et pratiqué sérieusement. « J’ai essayé beaucoup de sports, quand j’ai trouvé le hockey sur luge, j’ai beaucoup aimé », explique Téo Roy.

Une rencontre opportune

C’est après sa première année au hockey sur luge qu’il a découvert le basketball en fauteuil roulant. « On m’a dit que je devrais l’essayer puisque c’est un autre sport que je peux faire. C’était vraiment amusant et dynamique. »

« On joue sur les mêmes terrains avec la même hauteur de panier que le basketball debout. La plus grande différence c’est la balle, elle a l’air un peu différente », ajoute- t-il.

En jonglant entre ces deux sports, Téo Roy améliore sa force et sa forme physique. « Les deux sports sont dynamiques, il n’y a pas beaucoup de moments de pause, j’aime les sports où on est tout le temps en train de jouer. »

Téo Roy
Téo Roy, athlète de haute performance dans le Hockey sur luge et le basketball en fauteuil roulant. (photo : Raphaël Boutroy)

Pris entre les deux sports, il y a un seul mois de pause au cours de l’année. Il passe souvent des journées entières à l’aréna pour le hockey sur luge. « Ça fait 13 ans que je fais du hockey sur luge, en plus de m’entraîner avec mon groupe d’âge, j’entraîne ceux qui sont plus jeunes que moi et je rejoins les entraînements des groupes plus âgés. »

Il est important pour Téo Roy de pouvoir aider les plus jeunes dans le sport. « Il n’y a pas souvent des entraîneurs en luge quand on fait du hockey, plusieurs d’entre eux n’en font pas du tout. Quand je suis là, les jeunes peuvent me regarder faire et suivre mes mouvements, je pense que ça aide vraiment leur apprentissage. »

« Notre plus gros défi c’est que peu de gens sont au courant de notre existence et des sports qu’on offre. »

Joey Johnson

Une question de visibilité

Joey Johnson est impliqué dans les sports en fauteuil roulant depuis ses 8 ans. Aujourd’hui, il est devenu le directeur général de la Manitoba Wheelchair Sports Association (MWSA). « Ma condition physique m’a mené à participer à des sports adaptatifs comme ceux en fauteuils roulants, je me suis beaucoup attaché au basketball. Depuis deux ans, je suis de retour au Manitoba, j’ai commencé à entraîner ce sport pour aider les nouvelles générations. »

La MWSA se focalise sur quatre sports, le basketball, le rugby, l’escrime et le tennis, tous en fauteuil roulant. « La performance du Manitoba varie. Quand je jouais il y a 20 ans, on a eu de très bonnes chances de gagner le championnat national, mais on ne l’a jamais remporté. Depuis, on a moins de membres, partout au Canada, la programmation pour le basketball en fauteuil roulant a diminué. Cette année, on avait une équipe mixte avec plusieurs provinces différentes qui ont participé au Canadian League Championship qui a terminé en troisième place. », développe Joey Johnson.

Outre les défis dans le sport même, la branche des sports adaptatifs dans les sports n’est pas très bien connue. « Notre plus gros défi, c’est que peu de gens sont au courant de notre existence et des sports qu’on offre », poursuit-il.

Pour lui, le basketball en fauteuil roulant est une excellente façon d’encourager la rencontre des sports adaptatifs et des sports de pleine habileté. « Dans notre sport, on encourage la participation de tous. On a un système de classification, sur une équipe de cinq joueurs, chacun d’entre eux peut représenter jusqu’à 4,5 points. Ce nombre diminue selon les handicaps des joueurs. Au total, une équipe ne peut pas rassembler plus de 15 points parmi ses cinq joueurs. C’est une excellente façon de mélanger les gens de pleine habileté et d’habileté réduite dans le sport », ajoute Joey Johnson.

Il invite les gens intéressés par le sport à se renseigner en contactant la MWSA ou en consultant leur site web.

Combien coûtent les sports en fauteuil roulant?

Comme la majorité des organisations sportives, le plus grand défi de la MWSA est de trouver des gymnases et espaces où s’entraîner et ça peut contribuer aux coûts pour les participants. « Il faut d’abord être un membre de la MWSA ce qui coûte environ 25 $ par année. Pour les programmes de haute performance on approche 150 $ et 125 $ par année pour les autres programmes », détaille Joey Johnson.

Quant à l’équipement, c’est là le vrai défi. « On peut fournir des chaises gratuitement à nos membres, mais sur le temps long, ils vont normalement s’en acheter une. Elles peuvent coûter entre 4 000 $ et 12 000 $. Ce ne sont pas tous les athlètes qui sont en mesure d’investir tant d’argent dans leurs sports », poursuit Joey Johnson.

Téo Roy fait part d’une réalité similaire pour le hockey sur luge. « Les luges coûtent entre 800 $ et 1 000 $, tout ça sans mentionner les coûts de l’équipement de hockey et les voyages. »