Un sport d’invention canadienne, le père du basketball était un certain James Naismith. Depuis son époque de paniers en bois et de balles en cuir lisse, certaines choses ont changé.
L’idée reste la même, deux équipes de cinq joueurs sur un terrain rectangulaire tentent de mettre la balle dans le panier de l’équipe adverse, tout en empêchant l’équipe opposante de mettre la balle dans leur panier.
L’équipement requis ne comprend que les souliers et les shorts, et ceci tient à cœur à Adam Wedlake, le directeur général de Basketball Manitoba. « On veut créer un sport et une expérience où il y a le moins de barrières possible afin de donner un maximum de chances aux jeunes de participer au sport. »
Avec la popularité croissante du sport dans les dix dernières années, la plus grande barrière semble être l’espace pour jouer et non les frais. « C’est un défi de trouver assez de gymnases pour toutes les différentes pratiques et tous les différents matchs. On doit aussi être conscient lors de la construction de nouveaux complexes et de nouvelles écoles afin de les guider dans la construction du gymnase pour qu’ils répondent aux besoins de notre sport. »
L’immigration fait croître le basketball
Pour Adam Wedlake, ce sont de bons problèmes à avoir. Il est heureux de ne pas devoir composer avec un sport en déclin. « Notre sport est d’une popularité croissante, 50 % ou plus de nos athlètes sont issus de l’immigration. Le plus souvent de pays en Afrique ou des Philippines. Avec la guerre en Ukraine par contre on a aussi remarqué plus d’Ukrainiens souhaitant s’impliquer dans le sport comme athlètes, entraîneurs ou arbitres. Le basketball est très populaire en Ukraine. »
La communauté de basketball s’efforce de bien soutenir ses athlètes. Charity Upale habite au Manitoba depuis deux ans. C’est ici qu’elle a découvert le sport. « Je joue pour les Royals de Westpark à Portage la Prairie. J’aime beaucoup le basketball, j’aime le côté physique et le fait de travailler en équipe. » À douze ans, mesurant 5 pieds 10 pouces (1,80 mètre), elle était déjà bien outillée pour le sport.
Certains défis se sont toutefois présentés lors de son intégration dans le sport. À son arrivée, elle ne parlait pas anglais et à Portage la Prairie tout l’entraînement se faisait en anglais. « C’est mon enseignante Talia Vellacott qui m’a beaucoup aidée. Chaque fois que j’avais du temps libre, elle me donnait des leçons d’anglais », explique Charity Upale reconnaissante. Six mois plus tard, elle parlait suffisamment bien anglais pour comprendre son entraîneuse et ses coéquipières.
La mère de Charity, Béatrice Ngeya a aussi remarqué des changements positifs chez sa fille. « Quand on est arrivé au Manitoba, elle était assez peureuse, elle voulait toujours être près de moi. Avec le basketball, elle a trouvé de la force et du courage, je suis très fière d’elle. »
L’arrivée d’une équipe professionnelle
Un autre aspect important de sa motivation, la présence de l’équipe des Sea Bears de Winnipeg. Cette équipe professionnelle de basketball a non seulement donné de l’espoir aux jeunes basketteurs, mais a apporté des occasions de développement économique à la province.
Avoir une équipe professionnelle a beaucoup attiré l’attention des athlètes de haute performance de la province. Selon Cabrel St. Vincent, basketteur de longue date : « C’était le temps! Il y avait beaucoup d’intérêt pour, il y a des foules et ça donne aux jeunes un but plus réaliste que jouer dans la NBA ».
Cabrel St. Vincent joue au basketball depuis la 5e année. Mesurant aujourd’hui presque 6 pieds 6 pouces (2 mètres), il joue en position de centre ou avant dans l’équipe de basketball des Rouges de Saint- Boniface.
Pour lui, le basketball, c’est une passion. « J’ai vraiment compris ma passion vers la 7e année, depuis je n’arrête plus. Avec ce sport, je peux échapper un peu à mes problèmes, quand je joue c’est tout ce qui compte, je ne pense pas au reste. »
Joueur à l’Université de Saint-Boniface et pour d’autres équipes dans Saint-Boniface, il profite aussi du français. « Je suis beaucoup plus à l’aise avec le français. Pouvoir pratiquer mon sport en français c’est très important pour moi. »
Il espère pouvoir donner cette même expérience à d’autres jeunes dans le futur. « J’ai aidé mes anciens entraîneurs quelques fois avec des groupes plus jeunes, mais dans le futur j’aimerais être entraîneur. Ce sont des étudiants qui m’ont entraîné quand j’étais encore au Collège Louis-Riel, j’aimerais faire la même chose un jour. »
Adam Wedlake voit le basketball comme un sport d’avenir. « Un peu comme le soccer c’est un sport à vocation internationale, il y a des ligues professionnelles partout dans le monde et beaucoup d’intérêt pour le sport. »
Combien coûte le basketball?
Basketball Manitoba reçoit un tiers de son de budget de Sport Manitoba, le reste vient de frais d’inscription, de partenariats et d’octrois.
Pour se lancer dans le sport, pour les jeunes de 5 à 15 ans, pour une saison d’octobre à mars, les coûts s’élèvent à environ 250 $ en plus d’une paire de shorts et de souliers. « On offre aussi du soutien aux familles en besoin, elles peuvent faire demande auprès de notre organisation et recevoir jusqu’à 500 $ pour payer les frais d’inscription de la saison, de camps d’été et même des chaussures ou shorts », explique Adam Wedlake, directeur de Basketball Manitoba.