– Ada Hegerberg et la sélection norvégienne –

Première lauréate de l’histoire du Ballon d’Or féminin (2018), Ada Hegerberg est devenue l’une des porte-paroles de la lutte pour une meilleure place du soccer féminin.

La Norvégienne se met en retrait de l’équipe nationale après le fiasco de l’Euro-2017 – élimination dès le premier tour, sans un seul point ni but marqué -, critiquant une Fédération mal dirigée, qui ne prend pas la sélection féminine au sérieux.

Dans la foulée, la Norvège devient le premier pays au monde où les joueuses de la sélection nationale touchent autant que leurs homologues masculins, un pas en avant qui ne suffit cependant pas pour celle qui dénonce, au-delà des inégalités salariales, des différences de traitement.

Ce n’est qu’en 2022, trois mois avant l’Euro, que la meilleure buteuse de l’histoire de la Ligue des champions (59 buts) accepte de faire son retour en sélection, après avoir eu des « conversations très honnêtes » avec la nouvelle présidente de la Fédération, Lise Klaveness.

– La bataille de Megan Rapinoe –

Grande artisane de la victoire américaine lors de la Coupe du monde 2019, Megan Rapinoe s’est également servie de cette compétition comme espace d’expression pour faire résonner ses combats.

Elle multiplie les interventions pour réclamer, entre autres, l’égalité salariale femmes/hommes et un engagement financier bien plus important de la Fifa et des sponsors.

En conférence de presse, la star américaine n’hésite d’ailleurs pas à tacler l’instance suprême du soccer pour avoir programmé la finale du mondial féminin le même jour que les finales masculines de la Copa America et de la Gold Cup, un « manque de respect », selon elle.

Dès la fin du Mondial, les championnes du monde, menées par Rapinoe, entament une longue bataille judiciaire contre la Fédération américaine de soccer, qui « refuse obstinément » de payer ses joueuses et ses joueurs de manière équitable. Un combat qui n’aboutit qu’en mai 2022 par un accord instituant une égalité de traitement salarial en sélections.

– La Roja et les « 15 frondeuses » –

En septembre 2022, après l’échec à l’Euro-2022 – élimination en quarts -, les trois capitaines de la Roja Irene Paredes, Patri Guijarro et Jenni Hermoso convoquent une conférence de presse durant laquelle elles expliquent ressentir un « mal-être général ».

Les joueuses mettent en cause le manque de professionnalisme, le faible niveau d’exigence et plus largement les méthodes du sélectionneur Jorge Vilda, en poste depuis 2015.

La Fédération espagnole de soccer annonce, peu de temps après, avoir reçu un courriel de la part de quinze joueuses de la Roja, chacune expliquant être affectées de « manière importante » d’un point de vue « santé » et « émotionnel », ajoutant qu’elles renoncent à la sélection « tant que la situation ne sera pas réparée ».

Le sélectionneur, qui juge cette affaire « ridicule », est maintenu tandis que les 15 « frondeuses » sont écartées du groupe. Certaines font progressivement marche arrière et trois d’entre-elles, Aitana Bonmatí, Mariona Caldentey et Ona Batlle, sont finalement retenues dans la liste finale pour le Mondial.

– La rébellion des Bleues –

Une crise, longtemps souterraine, éclate au grand jour le 24 février, lorsque la capitaine des Bleues Wendie Renard – 150 sélections -, annonce se mettre en retrait de l’équipe de France, affirmant qu’elle ne peut « plus cautionner le système actuel », trop éloigné, selon elle, « des exigences du haut niveau ».

Les attaquantes vedettes Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani embrayent et taclent le « manque de professionnalisme » de l’encadrement tricolore ainsi que les méthodes de « management », jugées autoritaires et clivantes, de la sélectionneuse Corinne Diacre, nommée à ce poste en 2017.

Cette rébellion, soutenue ensuite par d’autres joueuses de l’équipe de France, comme Griedge Mbock qui dénonce un « décalage » entre « les attentes que l’on a et les moyens qu’on nous donne pour lutter au plus haut niveau », conduit au limogeage de la sélectionneuse Corinne Diacre le 9 mars, remplacée trois semaines plus tard par Hervé Renard.

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