Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté

Ce sont plus de 200 personnes qui se sont déplacées sur le stationnement du bureau divisionnaire de la Division scolaire Louis-Riel. Dans la foule, des jeunes, des moins jeunes, des enseignants, des parents, des politiciens, des personnes d’horizon diverses, tous réunis pour montrer leur appui à la communauté LGBTQ2S+.

Pour rappel, la réunion de la dernière commission scolaire de la DSLR, en juin, avait dû être abrégée pour cause de perturbations de manifestants anti-LGBTQ2S+. Ces derniers étaient venus protestés contre la suspension de la commissaire Francine Champagne. Elle avait été suspendu à la suite de propos haineux sur ses réseaux sociaux.

De gauche à droite : Jesse de Montigny, Ashley Toews et Robert Chartier ont aidé à l’organisation de ce rassemblement. (photo : Ophélie Doireau)

Situation préoccupante

Kay Wojnarski n’avait certainement pas l’intention de leur laisser la parole. « Toutes les personnes qui sont venues à la dernière réunion pour protester m’ont rendu malade. Je pense que nous devons montrer que ces personnes ne sont qu’une minorité, il y a bien plus d’allié.es et personnes bienveillantes envers la communauté LGBTQ2S+. »

La commissaire suspendue devait reprendre ses fonctions à la prochaine commission puisque sa suspension n’était que de trois mois. Kay Wojnarski est mitigée quant à cette reprise. « Si elle n’a pas changé, je ne vois pas comment je pourrais me sentir en sécurité. Surtout qu’elle est censée prendre des décisions pour notre division scolaire. Mais je veux voir le meilleur dans les personnes alors j’espère qu’elle a changé. »

Entre musiques, slogans scandés et le son des klaxons sur le Chemin St Mary’s, Kay Wojnarski semble alors être parvenue à son objectif : faire entendre la voix des membres de la communauté LGBTQ2S+ et leurs allié.es.

Plusieurs personnes ont fait des discours pour reconnaître que la situation actuelle est préoccupante. Notamment Lee Ramuscak, élève à la DSLR et membre de la communauté LGBTQ2S+. « Pour certain.es, l’école est le seul endroit sécuritaire pour être soi-même. Ces personnes ne veulent plus que l’école soit ce lien sécuritaire. Nous devons leur montrer que nous sommes unis sur cette question. »

De gauche à droite : Sophia Hudek et Lee Ramuscak. (photo : Ophélie Doireau)

Soutien

D’ailleurs, plusieurs personnes étaient venues pour montrer leur soutien. C’est le cas de Lillian Klausen, présidente des Éducatrices et éducateurs franco-manitobains. « Je suis ici pour appuyer tous les enseignant.es. Alors j’ai ma casquette de présidente certes. Mais je suis aussi une enseignante qui sait ce que ça fait quand nos jeunes ne se sentent pas en sécurité dans les salles de classe. C’était important pour moi d’appuyer les jeunes et qu’ils se sentent inclus dans l’enceinte des écoles. On appuie les décisions de la Division scolaire Louis-Riel, il y a du monde de leur côté. »

Brenden Jamieson est enseignant au Collège Jeanne-Sauvé. À plusieurs reprises durant les discours des intervenants, il a montré son soutien aux élèves qui peuvent passer par un tel cheminement. Pour lui, sa voix est plus forte que celle des personnes haineuses. « Je veux montrer mon appui à la fois à nos élèves LGBT2S+ et à ceux/celles qui ne sont pas affiché.es parce qu’ils/elles sont préoccupé.es par les personnes qui diffusent la haine dans nos communautés. La haine ne sera jamais tolérée dans nos communautés, dans notre pays. »

Inclusion

Évidemment, outre des enseignant.es, des parents étaient également présents pour que les classes restent des endroits inclusifs. C’est le cas de Carly McNeill venue avec son bébé. « Je suis là ce soir pour rappeler que tout le monde devrait être inclus dans nos salles de classe. Mais dans le monde en général. Tout comme, l’intersectionnalité, l’identité de genre, l’éducation sexuelle ont leur place dans le curriculum scolaire, nous devons soutenir les personnes qui s’identifient LGBT2S+. »

De gauche à droite : Carmen Soltys, Colten Molnar, Trevor Poole. (photo : Ophélie Doireau)

Enfin dans son discours de clôture, Kay Wojnarski a tenu à rappeler que « ce ne sont pas les livres, les séries, les films qui endoctrinent les enfants. Comment expliquer que j’existe alors que tout cela n’existait pas à mon époque? Tout comme, nous ne cherchons pas à convertir les enfants cisgenres ou hétérosexuels, ça ne marche pas comme. Nous sommes simplement là pour soutenir ceux et celles qui se questionnent. La haine et la mésinformation ne gagneront pas. »

La division scolaire Louis-Riel a d’ailleurs banni 35 personnes de ces réunions.