Par : Maggie Macintosh – Initiative de journalisme local
Mardi, peu après 17 h 30, environ 200 personnes – dont beaucoup portaient des drapeaux et des accessoires de la Fierté – ont scandé Hey! Ho! La transphobie doit disparaître! devant le siège de la DSLR, situé au 900 chemin St. Mary’s.
Des enseignants, des parents et des élèves ont brandi des phrases telles qu’Interdisez les bigots, pas les livres, Protégez les enfants homosexuels et La haine n’est PAS une valeur familiale.
« Pour certains élèves, l’école est le seul endroit où ils se sentent en sécurité et acceptés, et où ils peuvent être ce qu’ils sont. Les tentatives visant à faire de l’école un lieu qui n’est plus sécuritaire n’ont pas abouti et, espérons-le, n’aboutiront jamais », a déclaré Lee Ramuscak, une femme transgenre qui entre en 12e année cette semaine.
Pour beaucoup, l’événement était le point culminant de mois de frustration concernant les actions qui ont abouti à la suspension temporaire de Francine Champagne, conseillère scolaire de Saint-Boniface au conseil d’administration de la DSLR, et à la réaction de ses partisans.
Mme Champagne, qui représente le quartier 1, a été critiquée pour son activité personnelle sur les médias sociaux au printemps. À plusieurs reprises après son élection, la nouvelle administratrice a partagé sur Facebook des théories du complot et des contenus sensationnalistes sur la communauté transgenre.
Le 13 mai, elle a publié une image accompagnée d’un texte : « S’identifier comme = vivre dans le mensonge. »
Le conseil d’administration a voté à l’unanimité son exclusion de ses fonctions d’administratrice pendant trois mois sans rémunération, à compter du 6 juin. Il a invoqué des manquements à la politique interne en matière de respect de la diversité humaine et d’utilisation des médias sociaux.
Mme Champagne, qui devait reprendre le travail cette semaine, a refusé de faire des commentaires.
Plus de 30 de ses partisans – dont un certain nombre de « combattants de la liberté » très en vue – s’étaient présentés à la réunion du conseil d’administration de la DSLR le 20 juin pour exiger des réponses sur la suspension.
Les administrateurs de la Division s’étaient empressés de condamner le chahut des individus, y compris les insultes homophobes proférées à l’encontre d’un administrateur bisexuel pendant l’événement. Des interdictions de pénétrer avaient été émises à l’encontre de tous ceux et celles qui avaient causé des troubles.
L’enseignante Kay Wojnarski a organisé un rassemblement contre la haine pour coïncider avec la rentrée scolaire, car elle s’inquiète des discussions sur l’interdiction des livres et des politiques annoncées par d’autres provinces qui exigent que les élèves obtiennent l’autorisation de leurs parents pour changer de pronoms à l’école.
« Nous ne venons pas chercher vos enfants hétérosexuels ou cisgenres pour les rendre homosexuels ou transgenres; ce n’est pas comme ça que ça marche », a déclaré Mme Wojnarski, qui vit et enseigne dans le district, lors d’un discours passionné prononcé mardi à Saint-Vital devant une foule en délire.
Elle a ajouté : « Nous sommes là pour vos enfants homosexuels, pour les aider à s’épanouir dans leur authenticité. »
Au même moment, des dizaines de personnes s’étaient rassemblées autour du bureau du conseil d’administration de la DSLR au parc Windsor (50 chemin Monterey) pour exprimer leurs inquiétudes quant au fait que les administrateurs de la DSLR n’écoutent pas leurs préoccupations concernant les enseignants qui prônent un programme de sexualisation des enfants.
Les membres de ce dernier groupe se sont présentés avec des pancartes portant les mots Laissez les enfants être des enfants et Protéger les enfants n’est pas de l’intolérance ou de la haine.
Karl Krebs, qui s’est fait connaître en s’opposant à la mise en place des protocoles de COVID-19 au plus fort de la pandémie, figurait parmi les orateurs. Cet habitant de Winkler a été un fervent défenseur de Mme Champagne et a contribué à collecter des fonds pour elle lorsqu’elle a été suspendue sans salaire.
« Nous n’avons pas besoin de sexualiser nos enfants… C’est tout simplement répréhensible et il faut en parler », a-t-il déclaré au groupe qui comprenait d’autres personnes qui, comme lui, avaient reçu l’ordre de ne plus entrer de la DSLR après avoir perturbé la réunion du 20 juin.
M. Krebs a critiqué la Division pour avoir « agi de manière très autoritaire » en interdisant aux membres du public d’accéder aux propriétés.
Les réunions bimestrielles du conseil d’administration se tiennent généralement dans un format hybride, mais les dirigeants de la Division ont annoncé la semaine dernière que les membres du public ne seraient autorisés à assister qu’en ligne « dans le but de faire notre part pour désamorcer les tensions ».