Le Canada a créé 40.000 nouveaux emplois en août, un nombre deux fois plus élevé que prévu mais en-deçà de la croissance démographique, tandis que le taux de chômage s’est maintenu à 5,5% dans ce pays frappé par une pénurie de main d’oeuvre.

Des hausses de l’emploi ont continué d’être enregistrées dans le contexte d’une croissance démographique record”, a déclaré Statistique Canada dans un communiqué publié vendredi.

Plus de 100.000 personnes se sont ajoutées à la population du Canada, qui a dépassé la barre des 40 millions d’habitants en juin, pour un taux d’emploi de 61,9% le mois dernier.

« Le taux de chômage était inchangé en août, s’établissant à 5,5 %, après avoir augmenté de 0,5 point de pourcentage d’avril à juillet », a précisé l’agence fédérale.

Cette dernière a indiqué que le nombre de travailleurs autonomes a augmenté de 50.000 (+1,9 %) en août,« qui représente la première hausse notable en neuf mois ».

« Le marché du travail canadien a rebondi de façon très importante en août  », a souligné l’économiste de la banque Desjardins Royce Mendes, dans une note, ajoutant que« la croissance de la population demeure très forte”.

La création d’emplois a surtout été observée dans le secteur des services, où Statistique Canada remarque une« première augmentation significative depuis décembre 2022 ».

Le salaire horaire moyen a augmenté de 4,9% en août, après avoir progressé de 5,0% en juillet.

« La Banque du Canada ne se réjouira pas de ces hausses de salaire car les banques centrales estiment qu’elles font obstacle à leur objectif d’atteindre un niveau d’inflation de 2% », a poursuivi Royce Mendes.

Mercredi, la banque centrale du Canada a annoncé le maintien de son taux directeur à 5%, après l’avoir haussé onze fois en un an et demi.

L’inflation canadienne, après avoir atteint un sommet de 8,1% en juin 2022, se situait en juillet à 3,3%, un niveau encore loin de la cible de 2% fixée par la banque centrale.

« L’économie n’est pas complètement au point mort », a résumé Royce Mendes, prédisant la fin de la hausse des taux.

Jeudi, le gouverneur de la banque centrale canadienne, Tiff Macklem, a souligné que les hausses passées« devraient être assez restrictives », sans toutefois écarter la possibilité de nouvelles augmentations si l’inflation ne diminue pas.

gen/maw/de