Le Conseil jeunesse provincial (CJP) prévoit un retour en force pour son Aléa 2023. La tradition des grands rassemblements est vieille de plus de 35 ans, mais depuis 2019, en raison de la crise sanitaire, cet évènement n’avait pas eu lieu.

Pour Derrek Bentley, le directeur général du CJP, l’évènement réaffirme la force de la francophonie. « L’Aléa 2023 va être un peu un grand retour au grand rassemblement. On n’a pas pu faire l’évènement depuis 2019, on a fait des tournées dans des écoles individuelles, mais ce n’était vraiment pas la même chose. »

Il enchaîne, expliquant qu’il est également question de l’ampleur de l’évènement. « Rassembler une école ou rassembler une douzaine d’écoles, ce n’est pas la même histoire. »

L’incertitude de la crise sanitaire a certainement pesé sur le CJP, pour qui cet évènement est central. « Même moi personnellement, il y a eu des moments où je me demandais si ce serait même possible de faire des grands rassemblements dans le futur. »

Cet évènement marque la fin de ses inquiétudes. Pour Derrek Bentley, il est maintenant question de donner la meilleure expérience possible aux jeunes. « C’est important pour les jeunes d’avoir cette occasion pour rencontrer des jeunes venant d’autres écoles, qui ont tous la langue française comme élément rassembleur. »

Danèle Déquier a participé à des grands rassemblements comme élève. Aujourd’hui, elle est la présidente du CA du CJP. (photo : Raphaël Boutroy)

Danèle Déquier, qui est à la présidence du conseil d’administration du CJP, a participé aux grands rassemblements pendant qu’elle était au secondaire. « En 2016, j’ai assisté à mon premier grand rassemblement. C’est vraiment incroyable pour les jeunes de voir la diversité et l’ampleur de la francophonie. Quand on vit dans une situation de langue minoritaire, c’est important pour les jeunes de voir qu’ils ne sont pas seuls.

« C’est facile de se sentir seul quand sa langue est minoritaire, c’est une minorité invisible, on ne sait jamais qui d’autre parle cette langue », ajoute-t-elle.

| Une expérience marquante

Frappée par l’expérience, l’année suivante, elle a voulu être animatrice. « En 2017, je suis devenue animatrice, j’ai animé un jeu d’évasion. C’était vraiment à la mode à l’époque. »

Un rôle très important pour les grands rassemblements, Derrek Bentley chante le même refrain que les industries et les autres organismes de la province. « Comme tout le monde, on a du mal à trouver assez de gens pour remplir et animer nos activités. On n’a pas encore commencé à chercher des bénévoles, mais je suis certain que ce sera pareil. »

Il est question pour Danèle Déquier que les jeunes développent leur identité. « Il y a tellement de valeur à ce genre d’évènement, ça donne l’occasion aux jeunes de vraiment développer leur identité et la façon dont ils s’approprient la francophonie. »

Lors du grand rassemblement, il est question de musique, de jeux et de nourriture. Cette année, l’artiste P’tit Belliveau, qui est originaire de Baie-Ste-Marie en Nouvelle-Écosse, sera au rendez-vous. « Comme nouveauté cette année, P’tit Belliveau ne jouera pas juste pour le rassemblement, il jouera aussi un concert le soir d’avant afin de rassembler la communauté au sens plus large. »

Une autre nouveauté, c’est le lieu. Pour ce grand retour, le rassemblement aura lieu dans le parc Provencher devant le Collège Louis-Riel. « Ce sera vraiment bien d’avoir le soutien du Collège Louis-Riel. Aucun jeune présentement au secondaire n’a participé à des grands rassemblements dans le passé », explique Derrek Bentley.

Il ajoute aussi qu’ « on aimerait recommencer à amener cet évènement au rural, mais pour notre grand retour, on a décidé de le faire dans Saint-Boniface ».

Le rassemblement ne sera pas minime, le CJP s’attend à voir entre 1 200 et 1 500 élèves francophones. Danèle Déquier conclut : « On rassemble tout le monde qui parle français, que ce soit ta première langue ou ta quatrième langue, est tous unis par cette belle langue! »