Diane Vincent Dubé directrice et conservatrice du Musée du patrimoine de la rivière Winnipeg, décrit la nouvelle collection sur le thème du transport qui se situe dans une aile du Musée.

« Dans cette nouvelle bâtisse, des panneaux interprétatifs avec photos et textes sont mis à la disposition du public pour identifier les différents artéfacts présents. Nous avons une vieille charrette qui était tirée par des hommes, un canot tel que l’Esquif, un canot en écorce, ainsi qu’un canot de fret. La majorité de cette nouvelle collection est déjà prête, il nous manque encore des bandes sonores pour rendre l’expérience plus immersive.

« En entrant dans la galerie, il est possible d’entendre l’eau de la rivière, les oiseaux, le moteur du traversier, puis, plus loin des bruits d’avions.

« Les avions ont joué un rôle important autrefois. Ils n’étaient pas utilisés uniquement pour les mines d’or, mais aussi pour aider les communautés du Nord à acheminer des produits. D’ailleurs, les avions jouent encore un rôle important à ce sujet aujourd’hui. Nous avons également une grande murale où l’on peut voir un système de train tracteur qui circulait dans le Nord durant l’hiver, pour le transport de marchandises lorsque l’emprunt de la rivière n’était pas possible. »

L’artéfact phare est évidemment le traversier, visible dès l’entrée de l’exposition. Diane Vincent Dubé explique : « Il était le seul moyen pour la population de se déplacer de la rive est à la rive ouest à Saint-Georges. C’est un artéfact très important pour beaucoup car il permettait aux communautés du Nord, que ce soient les Premières Nations, les Métis dont Manigotagan, Seymourville, et aussi la communauté où se situait la mine d’or, San Antonio, de traverser jusqu’à Winnipeg. »

L’héritage en images et en histoires

Des murales réalisées par Michel Saint Hilaire ornent les murs de la galerie. « On y voit le Saint-Georges d’autrefois avec l’île qui a disparu à cause de l’inondation », poursuit la directrice et conservatrice du Musée.

« On voit aussi le premier quai où était le traversier avant l’inondation, ainsi qu’une crémerie et une fromagerie qui étaient des industries présentes à Saint-Georges. De nos jours, elles n’existent plus.

« On montre aussi les travailleurs de la mine d’or, les travailleurs de l’usine de pâte à papier. Ces produits étaient envoyés partout au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Le train était aussi un élément très important, on parle de compagnies telles que le Chemin de fer Canadien National et le Chemin de fer Canadien Pacifique. »

La collection sur le thème des transports existait déjà partiellement avant l’incendie du Musée de Saint- Georges (aujourd’hui Musée du patrimoine de la rivière Winnipeg) en 2014. Diane Vincent Dubé poursuit : « Nous avons perdu des artéfacts précieux dans cet incendie. Après cet évènement, nous avons reçu beaucoup de dons et de soutien de la communauté. Le canot en écorce a été obtenu après l’incendie, le canot de fret nous a été donné par un autre musée. Tous les artéfacts reçus nous ont aidés à raconter le fil de l’histoire des communautés des Prairies. »

Le financement de la renaissance

La nouvelle bâtisse a coûté plus de cinq millions $. Diane Vincent Dubé explique : « Le gouvernement fédéral a été le premier à investir de l’argent dans le Musée à hauteur de 1,8 million $, le gouvernement du Manitoba a approché le million $, l’assurance, 900 000 $, et le reste provient de dons et de petites subventions de plusieurs organismes, ainsi que des collectes de fonds. Ça a pris du temps pour réunir cet argent. »

Outre la nouvelle collection sur les transports, la galerie principale contient plusieurs expositions interactives, dont une qui raconte l’histoire de l’écologie de la forêt boréale, et une autre qui raconte l’histoire de la rivière avant les barrages. Il y a aussi une galerie avec des peintures de Paul Kane.

Diane Vincent Dubé conclut : « Le Musée parle de la vie des communautés alentours. Il y a beaucoup de choses à voir, cela prend presque deux heures pour faire le tour des deux bâtisses. Nous aimerions que les gens prennent le temps de venir nous voir. Nous avons aussi la chance d’avoir des artistes qui nous ont appuyés pour la renaissance du Musée. Il n’y a pas deux musées comme le nôtre au Manitoba. »