« J’aimerais monter à 6 %, mais ça, c’est une augmentation de 50 % d’une cible qui a été difficilement réalisable. Ça va prendre de l’ambition et ça va prendre des mécanismes en place pour assurer la pérennité du système, quitte à pouvoir l’augmenter par la suite », a expliqué le ministre.
Pour rappel, c’est seulement en 2022 que le gouvernement avait réussi à atteindre sa cible de 4,4 % d’immigration francophone hors Québec. Cela représentait 16 300 personnes. Cette cible avait été établie en 2003 et devait être atteinte en 2008, avant d’être finalement plusieurs fois repoussée.
À noter que la nouvelle Loi sur les langues officielles inclut une obligation pour le gouvernement de voir au rétablissement à ce qu’il était en 1971 du poids démographique des communautés francophones en situation minoritaire, soit 6,1 %.
« Ni suffisante, ni acceptable »
Pour la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), « une cible de 6 % en matière d’immigration francophone ne serait ni suffisante, ni acceptable ». L’organisme attend des cibles bien plus élevées.
« Ça nous inquiète au plus profond. Depuis avril 2022, on demande à ce que la cible se situe autour de 12 %. Les projections sont très claires : aucune cible en deçà de 8 % ne parviendra à freiner le déclin démographique », affirme Liane Roy, présidente de la FCFA.
La présidente demande donc de l’ambition, et s’attend surtout à ce que le gouvernement fédéral respecte les engagements pris lors du vote de la Loi sur les langues officielles. Selon Liane Roy, la vigilance doit être importante, car c’est en ce moment qu’est décidé « le plan des niveaux ».
« Le plan des niveaux en immigration nous donne les cibles pour les trois prochaines années. Donc si l’on manque notre coup et qu’on a des cibles qui sont ne sont vraiment pas assez élevées, ça va nous prendre encore plus de temps pour arriver au 6,1 % qui est dans la loi. »