Chase Martin, originaire de Winnipeg, en est à sa troisième exposition en solo. Il a obtenu en 2021 son diplôme du programme d’histoire de l’art de l’École d’art de l’Université du Manitoba. Il décrit ainsi son exposition Green Green Grass. « Cette exposition comprend 25 de mes oeuvres de styles variés. Certaines des peintures sont hyperréalistes, tandis que d’autres adoptent un style plus simpliste, voire naïf, laissant place à une plus grande liberté artistique. Les peintures sont disposées côte à côte pour créer un effet nouveau. De nombreuses oeuvres intègrent des éléments évoquant le numérique. » 

L’exposition Green Green Grass combine les thèmes opposés de la nature et du numérique. L’artiste explique ce choix. « Je suis intéressé par la matérialisation de l’art numérique à travers la peinture. Je m’inspire de formes et de styles qui n’existent pas dans notre monde physique. C’est ma manière de travailler avec ces styles, tout en ajoutant une touche contemporaine. 

« Dans mes oeuvres, on trouve une juxtaposition entre la nature, quelque chose de pur, et le numérique, une création humaine qui n’existe pas physiquement. Nous sommes aux extrémités opposées du spectre. » 

À la main

Chase Martin ne peut pas utiliser d’outils informatiques pour des raisons de santé, c’est pourquoi il cherche à matérialiser ce style à la main. « L’utilisation d’écrans provoque de fortes migraines chez moi. Auparavant, je préparais mes esquisses sur une tablette ou d’autres outils numériques. Désormais, cela n’est plus possible. Je conçois les compositions mentalement, mon corps devient comme une machine qui traduit ces styles rigides et techniques. » 

L’exposition Green Green Grass pousse à la réflexion sur l’idéalisme. Chase Martin ajoute : « Avec cette exposition, je souhaite susciter l’interrogation de l’observateur sur ce qu’est la nature idéale, le réel, et comment ils sont représentés dans l’imaginaire du public. Par exemple, si l’on demande à quelqu’un de penser à un cheval, il se représentera une image idéalisée de ce cheval, voire idyllique. Le représenter de manière numérique contraste avec cette idée idéale. 

Idéalisme

« Le style numérique est en fait idéalisé, car si je dessine une ligne à la main, elle sera irrégulière, avec différents contrastes et épaisseurs. En revanche, cette ligne, représentée numériquement, sera parfaite, idéale. J’ai un grand intérêt pour cet aspect idéal du numérique, que j’aime mettre en avant. C’est ma manière de réagir à mon environnement, d’explorer une multitude d’expériences et de représentations différentes de la nature. On y trouve des animaux, des fleurs, etc. » 

Dans les oeuvres de Chase Martin, les représentations de chevaux sont fréquentes. L’artiste conclut : « Les chevaux ont une histoire riche dans l’histoire de l’art, et cela poursuit le thème de l’idéal, car ils ont été élevés grâce à la sélection naturelle. Les chevaux sont idéalisés par les humains à travers leurs pratiques d’élevage. »