On tente de nous convaincre que les parents sont mal informés et qu’ils n’ont pas de contrôle sur les contenus éducatifs de nos classes. Cette tendance s’inscrit dans le même courant fondamentaliste qui tente de saper notre confiance collective envers nos institutions scolaires, comme cela se passe aux États-Unis.

Dernièrement, ceux et celles qui veulent donner aux parents davantage de droits semblent insister sur la place de l’identité sexuelle dans nos programmes scolaires. Si cette question mérite une discussion et peut-être des actions, la conversation en ce qui concerne l’éducation des enfants et les droits parentaux est beaucoup plus large que cela. Déjà au Manitoba, nous voyons un peu partout des individus et des organisations qui cherchent à bannir des livres, à interdire certaines discussions en classe, une révision des faits historiques, etc. Alors que nos éducateurs travaillent avec de larges classes, des enfants avec des difficultés d’apprentissage intenses et des réalités sociales complexes, il est important de se questionner sur la nécessité de donner aux parents (et certainement à certaines organisations) encore plus de pouvoir.

La réalité est que les parents des écoles publiques ont déjà accès à un processus démocratique pour faire valoir leurs inquiétudes ou leur désaccord. Commençant avec l’enseignant, le parent peut ensuite s’adresser au directeur(trice), au comité scolaire, aux directions générales, aux commissaires, et finalement au ministre de l’Éducation. Ce processus permet de discuter des questions éducatives dans un climat de collaboration plutôt que de confrontation. Nos enfants sont entre de bonnes mains au sein de nos communautés scolaires. Des concierges aux enseignants aux secrétaires aux directions et aux parents, nos enfants trouvent des adultes qui les respectent et les protègent. 

Le processus démocratique au sein de nos divisions scolaires permet que les opinions et les inquiétudes de chaque membre des communautés scolaires, et particulièrement les parents, soient entendues. La décision de la DSFM de limiter l’accès aux cellulaires par les étudiants est un excellent exemple de l’efficacité de ce processus. Il y aura certainement des parents qui seront en désaccord avec cette politique, mais cette décision n’est pas le produit d’une confrontation. Elle est le produit d’une collaboration.