C’est par une métaphore que le CCPE a voulu intituler sa campagne de sensibilisation comme l’explique René Morin, porte-parole du Centre. « Le cheval de Troie illustre bien le fait que les pédocriminels peuvent infiltrer nos foyers sans se faire remarquer et s’en prendre à nos enfants. C’est la réalité à laquelle on est exposé au CCPE. Les enfants reçoivent du matériel sexuellement explicite sur Internet, ils se font solliciter directement par des individus, ils se font sextorser, etc. »

Le CCPE partage d’ailleurs plusieurs données sur ces questions. Tout d’abord, au Canada, 77 % des enfants canadiens âgés d’entre neuf et 17 ans possèdent un téléphone intelligent. 29 % des enfants ont reçu des images sexuellement explicites de la part d’un adulte ou d’un inconnu sur Internet. 

Au Canada, par exemple, le taux d’affaires d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants sur Internet déclarées par la police a augmenté de 262 % de 2014 à 2020.

C’est donc ce constat bien en tête que René Morin et le CCPE souhaitent appeler à la responsabilité des plateformes numériques au travers de cette campagne. « Ce n’est pas de la fiction. Malgré tout, les pouvoirs publics ne font pas grand-chose pour obliger les plateformes numériques pour protéger leurs jeunes utilisateurs.

« Si vous êtes un fabricant de jouet, il y a des règles à respecter pour mettre son jouet sur le marché. Si vous êtes un opérateur de plateforme numérique, et que vous mettez à la disposition du grand public une plateforme où des adultes peuvent communiquer facilement avec des enfants, il n’y a aucune règlementation. C’est un vrai problème. »