Une première pour cet évènement. Les organisateurs lancent un appel à quiconque serait intéressé à participer à une journée entière d’échanges autour de tables rondes. Janine Tougas, Gabriel Tougas et Nathalie Labossiere se sont rencontrés en 2020 pour préparer Chante-la, ta chanson!.

Janine Tougas, elle-même pigiste culturelle depuis plus de 40 ans au sein de la communauté francophone, raconte : « Nous avions prévu une petite fête pour célébrer nos années en tant que pigistes en 2020. Malheureusement, à ce moment-là, la COVID-19 a frappé, alors nous avons décidé de reporter cet évènement. Nous nous sommes alors demandé pourquoi ne pas organiser une rencontre, une sorte de grand rassemblement pour tous ceux qui seraient intéressés à venir, que ce soit en tant que pigiste culturel, travailleur autonome ou même pigiste en devenir. Nous avons approché le Centre culturel franco-manitobain (CCFM) pour organiser ce colloque et nous avons également fait une demande de subvention à Francofonds, que nous avons ensuite obtenue. »

Cette année, l’évènement aura enfin lieu après trois ans de préparation. Le rendez-vous est lancé. « Il y aura certainement beaucoup de choses que les gens apprendront au cours de cette journée », poursuit Janine Tougas. « Les participants auront l’occasion de partager entre eux. Souvent, lors de ce type de colloque, on fait venir des experts-conseils et le public écoute pendant des heures. Nous voulions vraiment que ce soit un moment d’échange et de partage. »

Déroulement de la journée

Le matin, il y aura une séance de questions-réponses avec les deux conférenciers d’ouverture, Gérald Laroche et Janine Tougas. « Les questions aborderont certainement des sujets tels que ce qui nous a motivé à travailler en tant que travailleur autonome, quels ont été les avantages, quels ont été les défis, comment les avez-vous surmontés, etc. Ensuite, chacun d’entre nous racontera son histoire tour à tour autour des tables rondes. C’est une opportunité de partager son expérience en tant que pigiste. »

L’après-midi, des tables seront mises en place sur des sujets spécifiques. Janine Tougas précise : « Chaque table portera sur un thème différent, comme les finances, la santé mentale, l’organisation du temps, etc. Un animateur sera désigné pour chaque table. Il s’agira de personnes que nous aurons sélectionnées à l’avance, dotées d’une expertise dans le domaine et également pigistes culturels. Pendant une demi-heure, les participants discuteront de ce sujet. Après cette demi-heure, chacun est invité à changer de table et à rejoindre un autre sujet d’intérêt. »

Janine Tougas souhaite, avec ce colloque, offrir un soutien aux autres pigistes qui pourraient se sentir seuls, « car travailler à son compte peut parfois être une expérience solitaire. On doit tout gérer », explique-t-elle.

« L’autre objectif de cette grande réunion est de célébrer, car nous apportons quelque chose de très précieux à la communauté. Nos contributions ne sont pas toujours reconnues. Les pigistes sont comme des piliers de la communauté sans être reconnus en tant que tels. Il nous appartient donc de nous reconnaître et de nous célébrer. Au départ, mon objectif était de faire une grande fête. »

« En même temps, cela apportera un soutien aux personnes qui commencent, à celles qui ont travaillé pendant assez longtemps pour des entreprises et qui se lancent en tant que pigistes. Il y en a d’autres qui travaillent toute leur vie en tant que pigistes et qui choisissent ensuite de prendre un emploi plus régulier. Dans tous les cas, on a besoin de soutien pour répondre à ces questions internes. »

Les avantages et inconvénients

Janine Tougas voit de nombreux avantages à être pigiste culturel. Elle les énumère : « Le principal avantage d’être pigiste, c’est la liberté. Parce que tous les jours, tu ne sais pas vraiment ce que tu vas faire. Tu as une certaine liberté dans les projets sur lesquels tu travailles. Tu as le choix de dire oui ou non à certains projets. Cette grande liberté peut aussi devenir un inconvénient, car on peut finir par travailler le soir, les week-ends, c’est à double tranchant. »

« L’autre grand avantage, c’est le sens de l’aventure. Ta prochaine aventure est liée à ton prochain texto ou appel, à ton prochain contact avec quelqu’un qui te dit : hey, nous avons un projet, cela t’intéresserait?.

« En tant que pigiste, au départ, j’étais surtout sollicitée par d’autres personnes. Puis, après un certain temps, j’ai commencé à avoir plein d’idées de projets, puis j’avais des contacts. Je pouvais approcher des organismes et des individus et leur dire : voici mon idée pour ce projet. Je vois tellement plus d’avantages que d’inconvénients. Le principal inconvénient, que ceux qui ne sont pas pigistes voient, c’est qu’ils se disent : Je ne pourrais jamais faire ça, ne pas savoir si j’aurai assez d’argent à la fin du mois, l’incertitude financière ».

« Je ne pense pas que ce soit difficile d’être pigiste aujourd’hui, car au cours des vingt dernières années, le monde du travail a beaucoup évolué. Dans le passé, quand quelqu’un avait une job, il la gardait pendant 25 ans, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Même si vous avez un emploi à temps plein, rien ne garantit que votre employeur ou votre organisation ne viendra pas à la fin du mois et dira : nous devons faire des coupes, et vous n’aurez plus d’emploi », conclut Janine Tougas.