Cette exposition, axée sur le thème de la planète, vise à susciter la discussion et à élargir la perspective du public sur les enjeux liés au changement climatique. Elle est entièrement gratuite et ouverte au public.

hannah_g est la commissaire de l’exposition Planet Love, une exposition qui lui tient particulièrement à coeur. Elle explique : « Je voulais créer une exposition sur le thème de la crise climatique qui évoque le courage, la détermination et l’espoir. Ce sont des approches radicales pour ce sujet. Il y a déjà beaucoup d’anxiété et de chagrin, ce que je trouve personnellement difficile et qui affecte la façon dont nous pouvons agir pour prévenir le changement climatique.

« Je me suis dit que si nous pouvions créer quelque chose de beau, amusant et inspirant, cela pourrait être un meilleur moyen d’attirer l’attention du public et de lui donner l’énergie et l’inspiration pour s’engager dans la lutte contre la crise climatique.

« Le changement climatique est, à mon avis, un problème urgent de notre époque. Nous avons sept ans pour réduire nos émissions afin de ne pas détruire la planète. Sept ans, ce n’est pas très long. Tout le monde doit en prendre conscience, et c’est ma façon d’éveiller cette conscience chez les autres. Nous devons agir maintenant et faire tout ce que nous pouvons. »

« Je me suis dit que si nous pouvions créer quelque chose de beau, amusant et inspirant, cela pourrait être un meilleur moyen d’attirer l’attention du public et de lui donner l’énergie et l’inspiration pour s’engager dans la lutte contre la crise climatique. »

hannah_G

L’expression artistique au service de la planète

19 artistes (1) participent à l’exposition. hannah_g ajoute. « Il y a des peintures, des photographies, des sculptures, des broderies, des dessins, de la peinture sur soie, du textile et de la poésie. »

Reza Rezaï est l’un des artistes participant à l’exposition. Il décrit ce qui l’a inspiré à exposer son oeuvre à la Galerie Bulher. « J’ai passé du temps en Colombie-Britannique cet été, pendant les incendies. C’est un évènement douloureux car la Colombie-Britannique possède des paysages magnifiques. J’ai été témoin de la destruction de ce patrimoine, causée par nous en tant qu’individus, en raison de notre insouciance envers la nature. En tant qu’êtres humains, nous avons le pouvoir d’apporter du bonheur, mais nous sommes aussi capables de causer la destruction en raison de notre individualisme.

« L’oeuvre que j’expose consiste en deux miroirs de six pouces par six pieds, imitant les planches en bois des clôtures pour évoquer le fait que nous aimons exister dans certains paramètres et que nous ne pensons pas au-delà de nos frontières. Ces dimensions représentent également l’échelle humaine. Lorsque vous passez devant à la galerie, cela incite à la réflexion sur l’individu. »

Sur ces deux miroirs, deux photos sont accrochées. Sur l’une d’elles, on voit une femme équilibrant une tomate sur son front, et sur l’autre, un bonsaï dans un vase à côté d’une voiture recouverte par une couverture. Reza Rezaï poursuit. « Ce sont deux images instantanées qui évoquent le pouvoir que nous avons d’apporter un changement, mais qui soulignent également le côté destructeur. Je joue ici avec ce paradoxe. »

Reza Rezaï
Reza Rezaï, photographe, écrivain et artiste conceptuel, expose dans la Galerie Bulher de l’Hôpital de Saint-Boniface. (photo : Marta Guerrero)

Un an de préparation

Les photos ont été prises il y a six ans par l’artiste lui-même, avec un appareil photographique argentique. 

« L’une des photos a été prise en Albanie, et l’autre en Californie. C’est intéressant car ces deux régions du monde ont subi les conséquences de la crise climatique. Le lien est là. Lorsque je voyage, je ne pense pas au présent, je suis absorbé par ce qui est devant moi. Nous sommes tellement pris par nos propres rêves et désirs que nous oublions ce qui se passe autour de nous. C’est une forme d’ignorance. L’utilisation des miroirs avec les photos vise à nous ancrer dans la réalité, à nous rapprocher de ce qui se passe et à comprendre les enjeux. »

L’exposition a nécessité plus d’un an de préparation, précise hannah_g. « J’ai consacré une année à trouver les différents artistes, à préparer l’exposition, mais aussi à organiser des activités pour le public et le personnel de l’hôpital sur le thème de la crise climatique pendant la période de l’exposition. J’ai choisi ces artistes car ils sont inspirants. Certains ont des oeuvres d’art très originales, d’autres travaillent en relation avec la nature et la planète, mais surtout, ils ont tous en commun une joie de vivre. »

Des activités pour éduquer et inspirer

« Pour les activités, par exemple, il y a eu une promenade d’identification de plantes autochtones avec Jenna Vandal le 19 septembre pour le personnel de l’hôpital. Depuis début octobre, j’anime un Cercle de l’espoir pour le climat pour le personnel et les bénévoles de l’Hôpital Saint-Boniface.

« À l’occasion de la Nuit Blanche, le 23 septembre, j’ai sélectionné cinq artistes de l’exposition et j’ai reproduit leurs oeuvres sur des plaques en laiton. Ces cinq plaques ont été installées à différents endroits de Winnipeg : la Bibliothèque du Millénaire, Fort-Whyte Alive, l’Hôpital Saint-Boniface, Artspace et l’Université de Winnipeg, jusqu’à la fin de l’exposition. Le public est libre d’aller voir ces plaques et de frotter une feuille de papier avec un crayon sur la plaque pour emporter un morceau de l’oeuvre avec eux. En guise de rappel de prendre soin de notre planète. »

(1) Les artistes sont AO Roberts, Cheryl Zubrack, Chimwemwe Undi, Colleen Cutschall, Darren Stebeleski, David Heinrichs, Helga Jakobson, Jamie Wright, Jonato Dalayoan, Moneca Sinclaire, Phil Brake, Reza Rezaï, Sarah Ciurysek, Sarah Anne Johnson, Sonny Cai, Shawna Dempsey, Lorri Millan, Toby Gillies, Victoria Mamnguqsualuk et Yvonne Carlson.