Mais sa spécialité, c’est le bois flotté. Une artiste à retrouver à La Fourche jusqu’au 19 novembre.
Originaire des Pyrénées en France, la Manitobaine d’adoption depuis 2014 a toujours un projet artistique en tête. Que ce soit faire des bijoux ou des accessoires, bricoler des objets décoratifs pour la maison ou le chalet, ou encore peindre des tableaux, Marie-Cécile Alvarez a toujours quelque chose à créer ou bricoler! Mais depuis la pandémie, sa niche artistique, c’est le bois flotté.
« Pendant la pandémie, je me suis rendue compte que le marché pour mes peintures très colorées à l’aquarelle ou à l’acrylique n’était pas ce que j’espérais. Et un jour, en me promenant au bord d’un lac, j’ai ramassé des morceaux de bois flotté que je trouvais sympas. Leurs formes m’interpelaient. C’est comme ça que j’ai commencé à travailler le bois flotté. C’est vraiment devenu mon truc. »
Des morceaux qu’elle ramasse, Marie-Cécile Alvarez en fait des bijoux, des accessoires de maison, des pièces décoratives pour la maison et le chalet. Elle en intègre également à ses peintures pour en faire des tableaux en relief.
« J’ai d’abord fait beaucoup de recherches sur le bois flotté pour savoir comment le tremper, le désinfecter et le sécher. Je voulais m’assurer qu’il soit sécuritaire pour la peau quand j’en ferais des bijoux, et durable. Mon but est de toujours garder la forme du bois la plus naturelle possible. Je ne sculpte pas, je crée à partir des morceaux que je trouve. »
Sa trouvaille du bois flotté a été une véritable révélation pour cette artiste multi-facettes. « Avant, je n’osais pas suivre mes idées, sortir de ma zone de confort. La découverte du bois flotté, et comment ça pouvait donner du relief à mes peintures, c’était exactement ce qui me manquait pour me lancer dans l’inconnu et explorer mon art sans limites! »
Depuis, elle n’hésite pas à explorer d’autres formes d’art. Par exemple, elle a suivi des formations en perlage métis.
Une autre caractéristique de Marie-Cécile Alvarez, c’est qu’elle ne crée que des pièces uniques. Par goût personnel de toujours offrir quelque chose de nouveau, d’original, mais aussi par nécessité car « c’est impossible de trouver deux fois le même morceau de bois! »
Dans les gènes
En somme, Marie-Cécile Alvarez est une artiste passionnée qui n’hésite pas à se laisser guider par son inspiration, où que celle-ci puisse la mener. Et il n’est pas difficile de comprendre d’où lui vient cette passion pour les arts ou, plus largement, pour les travaux manuels. Elle a baigné dedans depuis sa tendre enfance.
« Ma grand-mère, qui travaillait à temps plein, cousait les vêtements de ma mère et de mon oncle la nuit, raconte-t-elle. Ma mère faisait beaucoup de peinture sur soie. Mon oncle aimait dessiner et il était menuisier. Quant à mon grand-père, il bricolait énormément.Il était toujours à construire quelque chose, à créer. »
Dans un tel environnement, aucune surprise donc que Marie-Cécile Alvarez ait « toujours eu envie de faire quelque chose de mes mains, que ce soit dessiner, bricoler ou encore jardiner. Ma créativité a évolué au fil du temps, mais l’art, et surtout l’art abstrait, a toujours été présent dans ma vie ».
Ce n’est pourtant qu’une fois au Canada que Marie-Cécile Alvarez se met à voir son art comme un possible objet d’entreprise.
Elle se souvient : « Avant le Canada, l’art était purement pour le plaisir pour moi. En France, je ne travaillais pas du tout en lien avec les arts. J’étais fonctionnaire communale dans le département de l’urbanisme et des permis de construire. »
Arrivée au Manitoba, en 2014, elle ressent un grand besoin de faire ou construire des choses. Elle crée alors des pièces d’art pour redécorer son salon, fabrique des accessoires et des bijoux en pâte Fimo.
« À ce moment-là, je n’avais pas du tout pour but d’en faire une entreprise, précise-t-elle. Je ne m’étais même jamais posé cette question. Je faisais juste des bijoux et accessoires pour ma famille. Mais un jour de mai 2018, une amie est venue chez moi. Elle a vu mes tableaux, et elle m’a demandé pourquoi je ne les vendrais pas. »
« La découverte du bois flotté, et comment ça pouvait donner du relief à mes peintures, c’était exactement ce qui me manquait pour me lancer dans l’inconnu et explorer mon art sans limites! »
Marie-Cécile Alvarez
Création d’entreprise
Pour la Française d’origine, cette question a fait déclic. Dès octobre 2018, elle suivait une formation de Business Start avec le Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM).
« J’avais quelqu’un qui pouvait me guider, me soutenir et tout m’expliquer dans cette nouvelle aventure, se réjouit-elle. C’était important car je ne savais pas vraiment quoi faire au début, où aller. »
Elle lance alors son entreprise, ArtMCréations.
Des marchés et des expositions
Marie-Cécile Alvarez a participé à son premier marché en juin 2019, au fort Gibraltar. « J’y ai vendu des peintures abstraites avec des citations bilingues. » Cette même année, elle fait aussi des marchés de Noël, et puis la pandémie frappe.
« La pandémie ne m’a pas trop dérangée, affirme-t-elle toutefois. J’avais déjà mon studio à la maison et j’ai pu faire des marchés en ligne. J’ai toujours eu des clients en ligne. »
Aujourd’hui, Marie-Cécile Alvarez est de retour sur les marchés et les expositions. « Je travaille maintenant sur ma collection de Noël, dévoile-t-elle. Vous pourrez me retrouver sur plusieurs marchés dans les prochaines semaines. (1)
« Et pour ceux et celles qui ne pourraient pas venir quand j’y suis, je loue aussi un petit espace sur la rue Main dans la boutique LOVE, Locally Operated Vendors Emporium, qui vend exclusivement des produits faits à la main d’entreprises manito-baines. » (2)
(1) Marie-Cécile Alvarez a un kiosque au deuxième étage de La Fourche du 13 au 19 novembre. Pour connaître ses futurs marchés, consultez son compte Instagram @artmcreations, ou Facebook @Art M Creations, ou encore son site web artmcreations.com/fr
(2) La boutique LOVE est située au 1729 rue Main.
