Chose promise, chose due. Wab Kinew avait déjà proposé un projet de loi similaire lorsqu’il faisait partie de l’opposition en 2019, il en a fait la promesse lors de l’assemblée générale annuelle de la Fédération métisse du Manitoba (FMM) au mois d’octobre. Même si la loi doit encore recevoir la sanction royale, la cérémonie tenue au cœur du Palais législatif le 23 novembre était une vraie célébration. On y a joué du violon et dansé la gigue comme pour fêter une victoire.
Et pour le peuple métis, c’en était une. « C’est un grand honneur pour le peuple métis. Ça fait longtemps qu’on attend ce moment, a déclaré Paulette Duguay, présidente de l’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba. L’esprit de Louis Riel est très vivant en ce moment. [NDLR : L’opéra Li Keur donne des représentations jusqu’au 24 novembre à la Salle du Centenaire à Winnipeg et le 16 novembre a eu lieu la commémoration de Louis Riel au cimetière de la cathédrale]. Il y a une évolution de la pensée vis-à-vis de Louis Riel et de l’acceptation des Métis dans la société manitobaine. »
De son côté, David Dandeneau, aîné métis, retrouve dans ce gouvernement les valeurs du père fondateur de la Province. « Ce projet de loi rétablit l’équilibre pour les gens du Manitoba. Même si, à l’époque, seulement 20 % de la population manitobaine était des Métis, il avait donné une représentativité de 50 % dans son gouvernement provisoire. C’est quelqu’un qui donnait de la place aux minorités et je pense que le gouvernement actuel se rapproche de ce que Louis Riel imaginait pour le Manitoba. »
Robert Loiselle, député de Saint-Boniface, rappelle que sur les 34 députés néo-démocrates, 10 sont Autochtones, dont cinq Métis.