Sous le précédent gouvernement progressiste-conservateur, la question d’un jour férié était revenue à plusieurs reprises. L’ancienne Première ministre, Heather Stefanson, avait maintenu le statu quo.
Le 27 novembre, le Premier ministre Wab Kinew, qui s’est également attribué le portefeuille de la Réconciliation avec les Autochtones, accompagné de la ministre du Travail et de l’Immigration, Malaya Marcelino, a présenté un projet de loi pour que la Journée du chandail orange, ou Journée de la Vérité et de la Réconciliation, devienne un jour férié au Manitoba.
Le Premier ministre du Manitoba a déclaré : « Adopter le 30 septembre comme jour férié crée un espace permettant à tous les Manitobains de se rassembler pour observer, réfléchir et commémorer l’histoire et l’héritage des pensionnats autochtones. »
Moyen d’éducation
Pour Niigaan Sinclair, professeur en études autochtones à l’Université du Manitoba, ce projet de loi est une bonne nouvelle car il envoie un message clair aux Manitobains, en particulier non-autochtones, au sujet de la journée de la Vérité et de la Réconciliation.
« Je n’aimais pas comment le 30 septembre était inconsistant auparavant. Ça envoyait aux personnes non-autochtones des messages contradictoires sur l’importance réelle de cette journée. Ils ne savaient pas quoi en faire. Le gouvernement devait devenir leader sur la question. C’est son rôle d’éduquer, de défendre, de mettre des politiques en place pour que tous les Manitobains prennent conscience de l’importance de cette journée. »
C’est d’autant plus important au Manitoba que 20 % de la population manitobaine est autochtone, ce qui signifie que « chaque Manitobain ou Manitobaine travaille, côtoie ou vit près d’une personne qui s’identifie autochtone, affirme Niigaan Sinclair. On doit donc se préoccuper les uns des autres, et la façon de le faire, c’est de faire une journée fériée pour que tout le monde y pense. J’espère que par la suite, les Manitobains y penseront toute une semaine, puis un mois, un an, et tout le temps. »