C’est 11 % de moins que l’année passée. Conséquence de l’inflation subie pendant toute l’année.

Deloitte Canada n’est d’ailleurs pas la seule entreprise qui a sondé les Canadiens pour comprendre les habitudes de consommation pour le temps des Fêtes, comme l’indique François Vincent, vice-président pour le Québec de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. 

« Selon le sondage mené récemment par Angus Reid, 40 % des consommateurs prévoient diminuer leurs achats à la fin de l’année comparativement à l’année dernière. C’est compréhensible parce que même si l’inflation se stabilise, c’est le résultat de plusieurs mois de pression sur l’augmentation des coûts et sur les financements. Notamment pour ceux qui ont dû renouveler leurs hypothèques. »

Et les premiers touchés par cette baisse de consommation, ce sont les petites entreprises locales, comme le déclare François Vincent. « Les entrepreneurs sont triplement affectés négativement par l’inflation. Ils le sont comme citoyens, parce qu’eux aussi ont un budget de ménage. Ils le sont avec leur entreprise, et ils ne peuvent pas répercuter l’augmentation des prix sur les consommateurs. Plus elles sont petites, plus elles auront tendance à ne pas le faire, d’ailleurs. Et ils le sont au niveau du volume de ventes à cause de la baisse de la consommation. »

Surtout que beaucoup comptent sur cette période de fin d’année pour faire tourner l’entreprise. « Pour certains secteurs, il y a une part importante du budget qui se fait sur les ventes de fin d’année. Donc si le consommateur diminue ses achats, il va y avoir un impact sur les petits commerces. D’autant plus si le consommateur privilégie d’acheter sur des plateformes en ligne ou dans de grandes surfaces qui, elles, peuvent avoir des économies d’échelle. »

« [Pour] chaque $ dépensé, il y a 66 sous qui restent dans l’économie locale, contrairement à 11 sous dans les grandes surfaces et 8 sous sur les plateformes. »

François Vincent

Faire tourner l’économie locale

François Vincent recommande donc aux citoyens d’aller magasiner dans les entreprises locales pour les soutenir, comme ils ont su le faire durant la pandémie. « C’est une fin d’année difficile pour nos petits détaillants. La meilleure chose à faire, quand les budgets sont serrés, c’est de prévoir d’avance et de faire des recherches pour voir qui offre les meilleures affaires. Les consommateurs seraient surpris de voir que les prix ne sont pas significativement différents d’une entreprise à l’autre, notamment chez les petits détaillants. Sauf que lorsque vous choisissez le petit détaillant, sur chaque $ dépensé, il y a 66 sous qui restent dans l’économie locale, contrairement à 11 sous dans les grandes surfaces et 8 sous sur les plateformes. »

Et cet argent qui reste dans l’économie locale, ce sont des emplois qui viennent nourrir l’économie d’une province. François Vincent partage d’ailleurs quelques chiffres intéressants sur le Manitoba. « 97,7 % des entreprises au Manitoba ont moins de 100 employés. C’est donc une économie de PME. 71 % des emplois au Manitoba sont dans des entreprises de moins de 100 employés, donc on a besoin de nos PME. On peut faire la différence comme citoyen. »