Certains sont même suffisamment distrayants pour être offerts à Noël.

Les pourquoi du français – 100 questions (légitimes) que vous vous posez sur la langue française (éditions First) appartient à cette catégorie. L’auteur, Julien Soulié, ancien professeur français de lettres classiques, réunit trois qualités qui ne vont pas toujours ensemble : l’érudition, la clarté pédagogique et le sens de l’humour.

Ses 100 questions, souvent très originales, sont réparties en cinq catégories : orthographe et prononciation (ex. : « Pourquoi y a-t-il un accent aigu et un accent grave? »), grammaire (« Pourquoi dit-on un cheval, des chevaux? »), conjugaison (« Pourquoi l’imparfait du subjonctif a-t-il [presque] disparu? »), vocabulaire et phonétique (« Pourquoi faisons se prononce-t-il fesons »?), syntaxe (« Pourquoi on remplace-t-il de plus en plus nous? »).

Quant aux réponses, elles sont parfois très surprenantes. Qui aurait pu deviner, par exemple, que la présence de la lettre H au centre des mots bonheur et malheur résulte d’une confusion avec le mot heure, « sans doute à cause des locutions à la bonne heure, à la male heure », précise l’auteur!

Le loup en slip et le mystère du P silencieux, de Wilfrid Lupano et Mayana Itoïz (éditions Dargaud), répond également à des questions sur les mystères de la langue française, mais sous la forme d’une bande dessinée destinée aux jeunes enfants. Le protagoniste est un loup très pacifique et un peu cérébral qui se demande pourquoi la lettre P est muette dans le mot loup, mais se prononce dans le mot slip (le seul vêtement qu’il porte). Le loup enquête sur cette bizarrerie de la langue française et sur plusieurs autres, en compagnie de son amie la mésange Grumo.

Sur le bout de la langue – On the Tip of One’s Tongue, d’André Couture (Les Éditions de l’Homme), rassemble plus de 3 000 expressions françaises et anglaises. Grâce à un index alphabétique dans chaque langue, ce guide permet de trouver immédiatement quelle expression française correspond à chaque expression anglaise, et inversement. Par exemple, « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » correspond à « the straw that breaks the camel’s back » et « to be plain-spoken » correspond à « avoir son franc-parler ».

Le Dictionnaire des expressions et tournures calquées sur l’anglais, de Michel Parmentier (Les Presses de l’Université Laval), est le parfait complément de l’ouvrage précédent. Pour chaque expression fautive calquée sur l’anglais (il y en a des centaines!), l’auteur fournit la bonne expression française et des exemples d’emploi.

Ainsi, dans la phrase « le ministre des Finances prend le crédit de la reprise économique », prend le crédit de est un calque de l’expression anglaise to take the credit for. L’expression française correcte est : s’attribuer le mérite de. En bon français, on écrirait donc : « Le ministre des Finances s’attribue le mérite de la reprise économique ».

Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains, d’Anne Boquel et Étienne Kern (éditions Payot), est le parfait antidote à l’insécurité linguistique. Il est rassurant de constater que même des géants de la littérature française commettent des erreurs de langue – parfois énormes! –, que ce soit dans leur correspondance privée ou dans leurs œuvres.

Le champion dans ce domaine semble être Honoré de Balzac. Peut-être victime de son habitude d’écrire à toute vitesse, jusqu’à 15 heures par jour, en ingurgitant des litres de café, il lui arrive de maltraiter le vocabulaire en employant des mots inconnus comme compatissance, impressible, inexpériente, désapprobatif. Mais peut-être était-ce plutôt un effet de sa créativité?

Quant à Jean-Paul Sartre, il écrivit un jour cette phrase étonnante : « Le lapen çovache ême le ten ». Il est vrai qu’il n’était alors qu’un écolier âgé d’à peine dix ans.