Après une première partie sur la jeunesse de l’écrivaine, la série, toujours coproduite par les Productions Rivard et Zone3, met en avant une Gabrielle Roy dans sa vingtaine qui fait notamment ses débuts comme institutrice.

Tournés au printemps et à l’été 2023 à Winnipeg, les huit épisodes de 30 minutes sont désormais tous disponibles. Micheline Arbez, productrice pour la maison manitobaine des Productions Rivard, est très heureuse de voir cette nouvelle saison accessible au public. « C’est incroyable d’avoir produit cette deuxième saison et de l’avoir livrée en temps et en heure. C’est une belle saison, j’ai hâte que le plus de monde possible la découvre. »

Micheline Arbez avoue tout de même que la saison une « était la plus difficile à faire ». D’un point de vue production, avoir une saison deux permet de gommer toutes les erreurs qui ont pu être faites pour la première. « On a appris, on met maintenant toute notre expérience de l’avant. La machine roule mieux, on est tellement plus rodés. Je pense que pour une partie de notre équipe, la saison une a été un apprentissage. Certains n’avaient pas travaillé sur des séries dramatiques d’époques comme celle-ci. Donc, ça a été au profit de la saison deux pour nous rendre meilleurs. »

« La deuxième saison, notre personnage est adulte et couvre une période de huit ans, de 1929 à 1937. Donc tout est assez nouveau. C’est à la fois un défi en matière de réalisation, d’écriture, de production. Mais artistiquement, c’est ce qui fait, à titre personnel, l’envie de récidiver. »

Renée Blanchar

L’envie de faire encore mieux

Si la production a été meilleure et plus ambitieuse sur cette deuxième saison, cela a aussi servi à la scénariste et réalisatrice acadienne Renée Blanchar. La cinéaste présente les défis de cette nouvelle saison, qui a pour toile de fond les années 1930 et la crise économique. « Chaque époque raconte des pans de la vie de Gabrielle Roy qui sont bien différents. Chaque saison correspond donc à une étape de sa vie. La première saison se passait sur une année et se concentrait sur une jeune Gabrielle Roy de 10 ans. La deuxième saison, notre personnage est adulte et couvre une période de huit ans, de 1929 à 1937. Donc tout est assez nouveau. C’est à la fois un défi en matière de réalisation, d’écriture, de production. Mais artistiquement, c’est ce qui fait, à titre personnel, l’envie de récidiver. »

Romane Denis est l’actrice qui joue Gabrielle Roy, elle avait d’ailleurs été introduite à la fin de la première saison. Son personnage, dans cette suite, va notamment se retrouver déchiré entre plusieurs envies : ses premières expériences d’institutrice, mais aussi la découverte du monde artistique qui la passionne.

Un personnage à un tournant

La vie de Gabrielle Roy, à cette époque-là, est donc à un tournant. Pour saisir au mieux les enjeux importants de cette période, Renée Blanchar a dû faire des choix dans son scénario. « C’est sûr que je prends une certaine liberté. Gabrielle Roy a fait une sorte de fiction de sa vie, donc il y a quand même un sas entre les deux qui permet de créer un point de vue. Toute cette saison a donc été construite autour d’évènements crédibles et/ou réels inspirés de la vie de Gabrielle Roy. La première saison s’appuyait beaucoup sur ses textes, la deuxième beaucoup moins, car elle a moins écrit dessus. Et personnellement, je ne pense pas que sa vingtaine a été sa période la plus glorieuse. Elle était tiraillée entre le partir et le rester et trop occupée à vivre et se chercher. »

Micheline Arbez va aussi dans ce sens. Elle souligne notamment la progression du personnage d’épisode en épisode. « C’était important de montrer cette évolution, de voir la femme qu’elle est devenue. Et cette saison deux permet de voir ça alors qu’on s’en va dans les arts, la culture et le monde anglophone. Ça apporte aussi toute la richesse de Winnipeg. »

La productrice qui souligne « les bons commentaires tou- chants » reçus après la saison une espère aussi une belle réussite pour ces nouveaux épisodes. Quant à savoir s’il y aura une saison trois, Micheline Arbez répond simplement : « possiblement! ».