Dans une perspective post-COP28, essayons de nous encourager en nous posant la question suivante : Malgré notre situation peu envieuse qu’en est-il vraiment de la consommation énergétique résidentielle depuis 30 ans? Pour bien répondre, il faut se pencher sur l’évolution de la population, celle des ménages et examiner l’ensemble des énergies utilisées au cours des trois dernières décennies.

Croissance de la population

La population canadienne est passée de 28 millions en 1990 à 38 millions en 2020, soit une augmentation de 37 %.

Augmentation des ménages

Le nombre de ménages est passé de 10 millions en 1990 à 15 millions en 2020, soit une augmentation de 51 %. Il faut préciser que le nombre de personnes par ménage est passé de 2,80 en 1990 à 2,55 en 2020, soit une diminution de 9 %.

De plus, la taille moyenne de la surface d’habitation est passée de 1 099 pieds carrés/ménage en 1990 à 1 321 pieds carrés/ménage en 2020, soit une augmentation de 20 %. Au final, la surface totale d’habitation des ménages est passée de 1 208 millions de pieds carrés en 1990 à 2 190 millions de pieds carrés en 2020, soit une augmentation de 81 %.

Faible hausse de la demande énergétique résidentielle

La demande énergétique résidentielle est passée de 1 425 pétajoules en 1990 à 1 428 pétajoules en 2020, soit seulement une augmentation de trois pétajoules.

Six types d’énergies sont disponibles pour faire fonctionner les ménages : l’électricité, le gaz naturel, le mazout, le charbon, le propane et le bois. Les quatre derniers moyens sont essentiellement dévolus au chauffage des logements.

L’électricité a augmenté de 168 pétajoules et le gaz naturel a augmenté de 122 pétajoules. Ces sources représentent respectivement 45 % et 46 % de l’énergie résidentielle totale. L’utilisation du mazout a décliné de 138 pétajoules, tandis que celle du bois a diminué de 141 pétajoules. Celle du charbon et du propane ont baissé de 8 pétajoules.

L’énergie pour nous chauffer est le seul usage qui a diminué de 85 pétajoules. Sinon la consommation énergétique a augmenté pour tous les autres usages : l’eau chaude (27 pétajoules), les appareils ménagers (32 pétajoules), l’éclairage des logements (3 pétajoules), le refroidissement des espaces habités (26 pétajoules).

À noter que tous ces changements ont contribué à une diminution de la consommation énergétique, passée de 144 giga- joules/ménage en 1990 à 96 gigajoules/ ménage en 2020, soit une baisse de 34 %.(1)

Pour que le Canada soit un meilleur citoyen écologique

Les données permettent de conclure que la consommation énergétique résidentielle a connu des gains importants en efficacité énergétique pour limiter l’augmentation en énergie. La transition vers des fournaises plus efficaces ainsi que l’amélioration des appareils ménagers traditionnels ont contribué à la réduction du montant d’énergie par ménage.

Même si le chauffage exige toujours la plus haute utilisation d’énergie, oublions pour le moment la construction de nouveaux barrages hydroélectriques pour décarboner davantage le chauffage ou pour chercher à créer de la croissance économique. Car les trois récents projets canadiens dans ce domaine ont été très dispendieux. Sans oublier que se chauffer au gaz naturel coûte environ trois fois moins cher qu’à l’électricité.

Une approche judicieuse serait de se chauffer davantage avec des pompes à chaleur. Rénover les logements aux normes modernes donnerait aussi de bons résultats.

(1) un million de gigajoules égale un pétajoule.