Ce 28 janvier, dans la salle de classe Manitoba Teachers’ Society du Musée canadien pour les droits de la personne, le public est invité à une activité organisée pour marquer la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste. L’évènement s’appelle Ne m’oubliez pas : Lettres bouleversantes de mères juives en Grèce.

Le programme portera sur les histoires personnelles de trois mères juives – Sarina (Sara) Saltiel, Mathilde Barouh et Neama Cazes. Ces femmes vivaient à Thessalonique en Grèce, alors occupée par l’occupation nazie dans les années 1940. Ces lettres ont été envoyées à leurs fils avant que le premier train ne quitte Thessalonique, transportant 2 400 personnes vers Auschwitz-Birkenau, le 15 mars 1943, ont été retrouvées.

Plus de 50 de ces lettres ont été rassemblées dans un livre, Ne m’oubliez pas, édité par Leon Saltiel, historien spécialiste de l’Holocauste de la communauté juive grecque.

Leon Saltiel sera d’ailleurs présent par Zoom et des extraits de ces lettres, teintées de peur et d’incertitude, seront lus par Belle Jarniewski, directrice générale du Jewish Heritage Centre of Western Canada (JHCWC).

« L’évènement est ouvert à tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’Holocauste, cet horrible génocide de millions de Juifs et de millions d’autres victimes », lance Angeliki Bogiatji, directrice intérimaire des programmes publics du MCDP.

Éducation et respect

Angeliki Bogiatji explique d’ailleurs que l’idée de ce programme vient du JHCWC. Elle rappelle aussi l’importance de mettre en avant cette partie de l’histoire. « Thessalonique, la deuxième plus grande ville de Grèce, était un centre juif majeur en Europe depuis l’arrivée des Juifs séfarades après l’Inquisition espagnole en 1492. Les Juifs sont devenus la majorité de la population de la ville et ont contribué au caractère distinct de la ville. Plus de 45 000 Juifs ont péri pendant l’Holocauste. Selon le Dr Leon Saltiel, les lettres des trois mères sont d’importantes sources contemporaines sur l’Holocauste et sont liées à l’histoire de la ville. »

Le MCDP veut faire de ce temps un moment de respect et d’éducation alors que le musée a été visé, un peu plus tôt dans le mois, par un graffiti antisémite. « Nous l’avons immédiatement fait enlever et l’incident a été signalé au service de police de Winnipeg », précise Angeliki Bogiatji.

« L’enseignement de l’Holocauste permet de comprendre les conséquences de l’aliénation, ce qui se produit lorsque l’on déshumanise un groupe de personnes, et le partage d’histoires personnelles contribue à renforcer l’empathie. »

L’évènement est gratuit et se déroulera de 14 h à 15 h 30.