Traineau, nourriture, vêtements et surtout vélo à pneus surdimensionnés, Antonin Durand est prêt à partir pour une aventure plutôt originale. Seul, il va parcourir les 500 kilomètres qui séparent Winnipeg de Grand Rapids tout en roulant sur le lac Winnipeg. 

Grand amateur d’expédition dans le froid, le Français explique comment lui est venu cette idée. « J’avais fait quelque chose de similaire au Québec il y a deux ans. L’expérience et le froid canadien, j’avais adoré ça. J’avais donc cette envie d’en faire une autre dans le genre. En recherchant les Grands lacs au Canada, je suis rapidement tombé sur le lac Winnipeg. Il y avait une autre option plus au nord mais beaucoup plus difficile d’accès. »

À Winnipeg, Antonin Durand a pu louer tout le matériel nécessaire pour son expédition. C’est d’ailleurs depuis la boutique Woodcock Cycle Works, où il a récupéré son vélo, qu’il partira. Il va descendre sur la rivière Rouge avant de rejoindre le lac Winnipeg. « C’est ma première expédition avec un vélo comme celui-ci. J’appréhendais un peu cette nouveauté, mais finalement c’est très maniable et pas si lourd, environ une dizaine de kilos. En tout mon équipement doit peser une cinquantaine de kilos. »

L’aventurier qui aime le froid

L’aventurier, qui dit apprécié le froid extrême, avait justement choisi Winnipeg pour ces conditions. En revanche, la ville et ses alentours connaissent un redoux des températures depuis quelques jours. Ce temps plus chaud peut-il créer un risque pour Antonin Durand? « J’étais venu pour les -30, -40 degrés alors j’ai presque été déçu en arrivant (rires)! C’est vrai que je suis assez dépendant de la météo, mais j’ai l’impression que ça peut changer assez vite ici. J’ai déjà fait deux visites sur la rivière pour vérifier l’état de la glace. L’épaisseur est correcte. J’ai notamment des broches à glace pour ma tente qui me servent un peu de mesure. Elles font 25 centimètres. Généralement, il faut 8 centimètres de glace pour un humain pour marcher, 13 pour les vélos et motos, 25 pour les voitures et 30 pour les camions. »

Antonin Durand, qui a autofinancé cette expédition, ne vise pas de record, il pense pouvoir arriver à Grand Rapids en six à huit jours. Il va aussi filmer lui-même son aventure qu’il partagera ensuite sur ses réseaux sociaux. « Au départ, j’ai fait des études pour être architecte d’intérieur, ce qui est très loin de ce que je fais maintenant. Mais j’ai toujours aimé l’aventure et je regardais beaucoup le travail des grands explorateurs. C’était un métier inaccessible. Puis un jour je me suis lancé, j’ai fait mon premier bivouac seul après m’être renseigné sur Internet ou en lisant des livres, et j’ai vraiment adoré ça! »

Après cette aventure manitobaine, Antonin Durand, qui fait environ quatre à cinq expéditions par an, se rendra en Suède pour une activité où il faudra nager. « Ça sera au nord du pays, je vais descendre une rivière en partie gelée sur 400 kilomètres. Et le défi, c’est que là-bas, à cette période de l’année, il n’y a pas de soleil. Je serai donc dans le noir, et là le risque d’hypothermie est important. Mais j’aurai une combinaison spéciale, ça devrait me prendre trois semaines. »