Une tâche laborieuse pour certains, qui peut entraîner des blessures, pourtant évitables.

Depuis l’arrivée de la neige, « tout le monde en parle », confie Gilles Noël, ostéopathe. « Il y a une phrase que j’entends souvent en ce moment : j’allais pas pire depuis ma dernière visite, depuis j’ai pelleté de la neige, ‘puis là… c’est foutu. »

Bien sûr, si votre condition physique est déjà compromise, et que vous êtes déjà en train de soigner une blessure, le conseil de Gilles Noël est assez simple : « Demande à ton jeune de le faire (rire). »

Sur une note un peu plus sérieuse, il existe une façon sécuritaire de s’attaquer au déneigement.

« Je recommande d’y aller petit à petit. Il ne faut pas commencer en remplissant la pelle, il vaut mieux prendre des petites bouchées, quitte à devoir repasser deux fois pour que ce soit bien déblayé. »

Le problème, selon l’ostéopathe, c’est que trop souvent, le déneigement est une activité que les Manitobains essaient d’expédier le plus rapidement possible. Et ce, pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’ils n’ont pas envie de le faire, c’est embêtant, mais aussi pour passer le moins de temps dehors. Après tout, la neige et le froid sont partenaires de longue date.

Prendre son temps

« Avant même de ramasser la pelle, il faut se demander si l’on est confortablement habillé, lance Gilles Noël. » Seulement, s’assurer que son corps soit au chaud ne suffit pas.

« C’est tout de même un exercice. Alors notre corps a besoin d’un moment pour s’échauffer, et lorsque l’on est dehors, ce n’est plus le bon moment de le faire. Il faut commencer à la maison. Pour déneiger, on utilise nos bras, notre dos et nos jambes, alors je recommande de s’échauffer avant de commencer. On peut s’étirer un peu par exemple. Cinq minutes avant de mettre nos bottes, on devrait se sentir prêt pour l’activité. »

Bien s’échauffer et prendre son temps, ce sont les meilleurs moyens de minimiser les risques de blessures, qui sont plus nombreuses que l’on pourrait le penser. L’ostéopathe en cite d’ailleurs quelques-unes, les principales. « Il s’agit essentiellement d’entorses dans le dos, des vertèbres, dans les lombaires, parfois ce sont des blessures dans les épaules ou le cou. Souvent, cela est dû aux muscles qui n’ont pas assez chauffé. » Et la plupart du temps, les blessures arrivent lorsque l’on se penche trop en avant. Par conséquent, il est aussi important de faire attention à sa posture.

Attention à sa posture

« Pour déblayer les escaliers, même si c’est un peu contre-intuitif, il vaut mieux le faire debout aux pieds des escaliers, et non pas sur la première marche. Ça va éviter de se pencher plus loin pour aller chercher plus bas. »

Finalement, le meilleur moyen de s’assurer que l’on ne se penche pas trop, et bien c’est de descendre le bassin en pliant les jambes. « Au risque de paraître un peu romantique, s’amuse Gilles Noël, il faut danser avec la pelle. Il faut se mettre dans un rythme, les jambes suffisamment écartées, les genoux pliés pour avoir de la force qui vient de la partie inférieure du corps. Il faut utiliser tout son corps et bien engager les abdominaux. Comme lorsque l’on pratique la boxe, la force vient de la jambe arrière, il faut donc être bien ancré sur nos appuis et pousser sur nos jambes pour générer de l’élan et donc, de la force. Cela permet aussi de minimiser les rotations du tronc et les risques de blessures. »