Cette fois-ci, l’exposition est encore plus riche que les deux années précédentes. Une programmation qui s’articule autour de l’héritage des Canadiens.nes noirs, qu’il soit économique, culturel ou encore artistique.
D’entrée de jeu, celui qui est l’instigateur de ce projet, Wilgis Agossa, tient à mettre cartes sur table. « Je veux souligner que même si j’étais l’instigateur du projet, aujourd’hui, il n’est plus à moi. Il est à chaque personne qui vit dans cette communauté et qui veut s’engager dedans. »
Le mois de février va donc commencer avec le vernissage de cette troisième exposition Noir et Fier avec un thème rassembleur. « Cette année, l’exposition est axée autour du mot Ensemble. Souvent, quand on parle du mois de l’histoire des Noirs, on parle de la question de visibilité par rapport au mois de l’histoire des Noirs et par rapport à l’Histoire. qui n’est pas encore trop connue dans différents milieux. Mais ces problèmes ne peuvent pas être réglés seuls, on doit se mettre ensemble pour discuter, avoir un débat sociétal qui nous regarde tous.
« D’ailleurs, l’exposition est une collaboration avec Joseph Ahissou et Xavier Mutshipayi. L’exposition sera aussi alimentée pour des vidéos. »
Des partenaires
Wilgis Agossa a appliqué le thème qu’il souhaitait pour son exposition et s’est tourné vers plusieurs partenaires de choix, à commencer par le Théâtre Cercle Molière (TCM). « Pour une nouvelle fois, l’exposition sera dans le Foyer du TCM, dont la saison s’articule autour du dialogue. Un thème qui résonne avec le vivre-ensemble.
« Pour montrer cette unité et ce désir de vivre ensemble, dans le processus de création du projet, nous avons travaillé avec les associations ethnoculturelles. Elles ont envoyé plusieurs de leurs membres pour faire des photos. Ces photos, ce sont des groupes pour montrer qu’on doit être dans le vivre-ensemble. »
Il est aussi allé à la rencontre du Musée canadien pour les droits de la personne. « Nous avons pu avoir un partenariat avec le Musée canadien pour les droits de la personne. Ce qui veut dire que deux jours par semaine, pendant le mois de février, des guides du Musée donneront des tournées pour des élèves manitobains. On est honoré que le Musée ait accepté de sortir de ses murs pour aller vers l’autre. »
Outre l’exposition, Wilgis Agossa et plusieurs partenaires ont mis sur pied une myriade de projets pour le mois de février. « Avec le Réseau en immigration francophone et l’Accueil francophone, nous organiserons une conférence au Musée autour d’un projet de recherche qui s’intitule : Vers une cohésion communautaire : diversité et identités dans les communautés francophones en situation minoritaire. C’est quelque chose qui va être vraiment très intéressant à écouter. »
La culture et l’économie
Wilgis Agossa avait aussi à cœur de montrer les différents aspects de l’héritage des Canadiens.nes noirs, qui ne se limite pas à l’immigration. « Grâce à un partenariat avec Cinémental, nous allons avoir la projection d’un film, Sadrack, au Centre culturel franco-manitobain le 4 février. Dans cet esprit culturel, le Théâtre Cercle Molière va aussi présenter une pièce du 8 au 10 février, L’amour telle une cathédrale ensevelie. Il y aura du chant en créole et toutes sortes d’éléments qui célèbrent la culture.
« Ensuite, les 10 et 11 février, il y aura un marché artisanal au Musée. Nous aimerions accueillir une trentaine de vendeurs. Ce marché aura lieu un samedi et un dimanche, le Musée est gratuit les dimanches, alors nous espérons avoir un peu de monde. Tous les vendeurs sont issus des communautés noires. Nous voulons braquer le projecteur sur ce qui se fait dans les communautés noires et qui est disponible pour tout le monde. Parfois, les vendeurs n’ont pas d’espace pour montrer leur travail, alors ce marché est une occasion. Dans le marché, je rêve de créer un salon où si les gens veulent se tresser leurs cheveux, ils le pourront.
« Le 18 février, grâce au Festival du Voyageur, il y aura un spectacle au Centre culturel franco-manitobain avec un artiste malien, Vieux Farka Touré, qui sera là.
« Et enfin, le 29 février, il y aura un gala pour clôturer le mois de l’histoire des Noirs avec une cérémonie de reconnaissance pour des personnes qui s’impliquent de différentes façons dans ce vivre- ensemble. »
Une évolution
Pour Wilgis Agossa, voir l’évolution de son projet d’exposition en un projet de société prouve que les besoins sont encore grands. « C’est beau de voir que toutes les portes auxquelles on est allé frapper ont répondu oui.
« En trois ans, il y a eu un tel engouement autour de ces évènements! Je suis très content de voir l’implication et la réponse de la communauté, il y avait un vrai besoin dans la francophonie. » Et ce besoin est aussi fort pour les personnes issues des communautés noires. « Quand je rencontre des gens pour les photographier, une séance qui doit durer dix minutes se transforme en une séance d’une heure parce qu’ils ont besoin de partager leur fierté, leur amour pour leur identité. C’est fascinant. L’exposition est un médium pour raconter ces histoires.
« Pour avancer ensemble comme société, on doit raconter ces histoires, on doit se comprendre, et ensuite amorcer des discussions. »