Chaque année, plusieurs milliers d’immigrants arrivent au Manitoba au travers du programme Candidats du Manitoba (PCM). Le Fédéral octroie un certain nombre de désignations aux Provinces pour qu’elles puis- sent inviter les immigrants qu’elles souhaiteraient recevoir à soumettre une candidature.

Dans le cas du Manitoba, dans un premier temps, l’immigrant.e doit remplir une déclaration d’intérêt. La Province choisit ensuite dans ce bassin un certain nombre de personnes qu’elle invite à déposer une demande de résidence permanente via le PCM. Parmi ce nombre réduit, la Province n’en choisira encore qu’un certain nombre suivant des critères de points.

Avoir un proche parent au Manitoba rapporte 200 points, avoir un ami proche ou un parent éloigné au Manitoba rapporte 50 points. Plus une personne a de points, plus elle a de chances d’être sélectionnée pour obtenir sa résidence permanente.

La Province a décidé, depuis plusieurs rondes d’invitations, de se concentrer sur les personnes qui avaient des compétences recherchées sur le marché du travail et qui avaient des liens de parenté au Manitoba.

Une tendance à la baisse

La ministre du Travail et de l’Immigration, Malaya Marcelino, explique la moti- vation derrière ce changement : « Nous constatons une tendance à la baisse en ce qui concerne la rétention des nouveaux arrivants au Manitoba. » En effet, d’après les informations fournies par le ministère du Travail et de l’Immigration, le taux de rétention en 2020 sur cinq ans était de 67,7 %. En 2011, ce même taux était de 77,1 %. Le ministère précise que 2020 est la dernière année durant laquelle les informations sont disponibles.

Pour s’attaquer à cette baisse de rétention, la ministre du Travail et de l’Immigration a donc décidé de regarder du côté des liens familiaux. « D’après les faits, les personnes ayant des liens familiaux étroits ont généralement tendance à rester au Manitoba.

« Même si le programme de désignation des candidats de la province doit rester principalement un programme économique qui se concentre sur les compétences écono- miques des nouveaux arri- vants, vous pouvez trouver ce type d’immigrants qualifiés qui ont également un lien étroit avec le Manitoba. »

Celle qui est aussi députée pour la circonscription Notre-Dame tient aussi à rassurer les personnes qui n’auraient pas des liens étroits avec le Manitoba. « Prenons un exemple pour que ce soit plus clair. Si nous recherchons un cuisinier à la chaîne dans le bassin de personnes ayant fait une déclaration d’intérêt, nous pouvons filtrer toutes les personnes ayant postulé au programme des candidats qui sont cuisiniers à la chaîne et qui ont également indiqué qu’ils ont un lien familial fort au Manitoba. Alors ces personnes auront la priorité, ce qui ne veut pas dire que les autres personnes ne pourront pas être tirées au sort. »

Compétence fédérale

En 2023, le gouvernement fédéral avait accordé 7 348 désignations au gouvernement du Manitoba. Elles ont toutes été attribuées. Pour l’année 2024, le Manitoba recevra son nombre de désignations au courant du mois de février. Mais la ministre s’attend à ce que ce chiffre soit plus élevé. « Nous nous attendons à ce qu’il y ait peut- être plus de 9 000 personnes, mais nous n’en sommes pas totalement sûrs. »

La ministre Malaya Marcelino reconnaît aussi que la Province a du travail à faire pour permettre aux immigrants de s’intégrer. « Par exemple, nous pouvons apporter une aide précieuse en matière d’accréditation des nouveaux arrivants. Nous constatons que certaines personnes quittent la province parce qu’elles ne sont pas en mesure d’obtenir leur accréditation ici dans les domaines d’études qu’elles ont choisis. C’est forcément dissuasif, surtout si une autre province permet une reconnaissance plus rapide ou meilleure. »

Programme francophone

Dans tout ce processus d’immigration, le PCM possède un volet pour l’immigration francophone. La ministre précise que « le programme francophone est distinct parce que le gouvernement fédéral encourage vraiment toutes les provinces à augmenter ces chiffres. Le Manitoba est donc très unique. Nous sommes la plus grande province francophone dans l’ouest et le gouvernement fédéral s’attend à ce que nous jouions un rôle de chef de file parmi les provinces. C’est ce que nous faisons. »

Quant à savoir si une cible va être rétablie, la ministre Malaya Marcelino reste floue. « Nous n’en sommes qu’au début de notre mandat. Nous sommes encore en train d’examiner toutes les recommandations du conseil consultatif, et nous poursuivons donc le processus d’examen. Pour l’instant, nous n’avons pas encore abordé la question d’une cible en immigration francophone. »