C’est un drôle de mois de février que vivent les Winnipegois. Et si les températures anormalement hautes peuvent en réjouir plus d’un, elles posent malgré tout quelques soucis, notamment pour circuler sur les trottoirs.

Entre les flaques d’eau immenses et les portions verglacées qui sont de véritables patinoires, être piéton à Winnipeg, c’est le parcours du combattant. Les températures qui ne cessent d’osciller au-dessus de zéro n’arrangent rien.

En ce temps-là de l’année, d’ordinaire, du sable est utilisé par la Ville sur les trottoirs pour améliorer l’adhérence. Or, cette année, « le sable utilisé coule au fond des flaques d’eau, ou bien se mélange à la neige gorgée d’eau », peut-on lire dans un communiqué que la Ville à fait parvenir à La Liberté en réponse à notre demande d’entrevue. En bref, dans ces conditions, le sable est inefficace.

Un véritable problème

« L’état de nos trottoirs me choque complètement », s’indigne Brian Pincott, ancien conseiller municipal de la Ville de Calgary et observateur de la scène politique winnipégoise. Pour ce dernier, l’imprédictibilité de la météo, n’excuse pas vraiment la gestion du déneigement de la Ville.

« C’est la même chose chaque hiver, il n’y a rien de nouveau. La différence cet hiver c’est que le mois de mars a commencé en janvier. On parle de la glace actuellement, mais en hiver les trottoirs ne sont vraiment pas déneigés. Alors ceux qui ont un défi de mobilité ne sont pas capables de se déplacer dans notre ville en hiver. »

Un mode de fonctionnement à revoir

Brian Pincott, estime que si les trottoirs étaient déneigés plus régulièrement, les problèmes de glace d’aujourd’hui auraient pu être évités. Pour ce dernier plusieurs solutions sont envisageables.

« Il faut donner la priorité aux piétons. On déneige pour les automobiles, et ensuite on essaie de le faire pour les piétons. Ça ne marche pas. » Il faudrait alors, toujours selon Brian Pincott, que le budget de la Ville alloué au déneigement soit plus important, que cette dernière s’assure que l’équipement de déneigement des trottoirs est spécialement adapté. « Une autre façon de faire les choses serait de se calquer sur le système de Calgary, où la Ville ne déneige pas. Ce sont les résidents qui s’en occupent, et ça fonctionne beaucoup mieux qu’ici à Winnipeg. »

Le conseiller municipal pour Saint-Boniface, Matt Allard, avait porté la question devant un comité de la Ville. La proposition avait été rejetée.