Et Raphaël BOUTROY

Organisée par la Confédération africaine de football, la compétition fait son retour pour la première fois depuis 1984 sur le sol ivoirien. Cette année, la 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), un évènement phare du soccer africain, marque un moment important pour les supporteurs de soccer partout dans le monde, et notamment au Manitoba.

Les deux équipes victorieuses des demi-finales, à savoir le Nigeria et la Côte-d’Ivoire s’affronteront en finale le 11 février à 14 h, heure du Manitoba.

Fêter les phases finales

Wilgis Agossa
Wilgis Agossa (photo : Marta Guerrero)

La finale de la CAN, prévue le 11 février, est un des moments particulièrement attendus. L’Association des ivoiriens et ivoiriennes du Manitoba et Wilgis Agossa, le directeur artistique de Noir et fier ont organisé un rassemblement au Théâtre Cercle Molière. Les organisateurs souhaitent voir les amateurs de soccer se présenter en grands nombres. « On s’est rapproché de plusieurs associations ethnoculturelles pour rendre l’évènement le plus inclusif possible. »

Il assure que même si la Côte d’Ivoire ne passait pas en finale, ça aurait été une belle célébration. « Quand on avait les premières discussions, on se demandait ce qui se passerait si la Côte d’Ivoire n’arrivait pas en finale. Il m’a dit exactement ceci : ce n’est pas grave, ce sera quand même la fête, la coupe se passe chez nous et on veut célébrer! »

L’évènement se déroulera au 340 boulevard Provencher, dans le TCM et sera lancé un peu avant la finale qui se déroule à 14 h. Il comprendra une cérémonie de clôture pour la coupe, de la danse et une atmosphère festive. Ils seront en mesure d’accueillir une centaine de personnes pour le visionnement.

Une période significative

Ce ne sont pas les seules organisations communautaires qui tentent de se rassembler pour fêter la CAN. Sous l’impulsion de Rami Saad, chef de projet de l’African Communities of Manitoba Inc (ACOMI), le centre culturel de l’association, situé au 301 rue Nassau Nord et qui a ouvert ses portes en 2007, sera un point de convergence pour la communauté. Les amateurs pourront s’y retrouver pour partager la passion du sport, et vivre ensemble l’ambiance électrique du soccer lors de la finale le 11 février à 14 h. L’affluence exacte attendue pour l’évènement reste incertaine. Le centre culturel possède une capacité d’accueil de 70 personnes.

Cette période est significative pour la communauté puisqu’elle coïncide avec le Mois de l’Histoire des Noirs. Rami Saad explique que : « Cela apporte un regain d’intérêt pour l’association et offre une occasion précieuse de célébration et de rassemblement ». Avec le soutien indéfectible de bénévoles, l’évènement promet un moment d’esprit de fête et d’inclusion autour de cette compétition de plus en plus populaire.

Rami Saad
Rami Saad est à l’origine du rassemblement prévu pour la finale de la CAN au centre culturel de l’ACOMI le 11 février. (photo : Marta Guerrero)

La CAN s’impose dans le prestige

La compétition a vu son prestige et son impact augmenter de manière exponentielle, à tel point que la dotation pour l’équipe victorieuse a atteint cette année un montant record de sept millions $, une hausse de 40 % par rapport à la précédente édition. Avec une diffusion dans plus de 150 pays, la CAN a su se hisser au rang d’évènement sportif international, captivant plus de 500 millions de téléspectateurs lors de l’édition de 2021. La prochaine Coupe d’Afrique des Nations, prévue pour 2025, se déroulera au Maroc, et s’étalera sur les mois de juin et juillet.

Unis autour du ballon rond

Un engouement international qui résonne aussi en terre manitobaine. Puisqu’à des milliers de kilomètres de l’agitation des stades ivoiriens, la communauté africaine du Manitoba ne reste pas en marge. Gode Katembo, acteur dans la communauté africaine, souligne l’importance de la CAN : « Elle apporte beaucoup, elle favorise l’inclusion. Tout le monde se comprend autour du soccer et ce sport traverse les barrières des nationalités, des religions, des différences et des conflits ». Cependant, les défis tels que le décalage horaire rendent les rassemblements difficiles à organiser, en particulier en début de compétition où plusieurs matchs s’enchaînent dans la même journée. Mais cela n’entrave pas l’ambition de leaders communautaires comme Gode Katembo, qui envisage l’ouverture d’un centre dédié aux rassemblements pour la communauté.

D’ailleurs à plusieurs reprises, Gode Katembo a organisé divers évènements en lien avec la CAN sur les pelouses de Winnipeg. En 2019, il a mis sur pied l’équivalent d’une CAN entre amateurs de soccer et membres de la communauté. Son édition de la CAN 2022 avait réuni 250 joueurs de 12 nations africaines différentes, 40 bénévoles, et a fait la promotion de 30 entreprises locales et a attiré plus de 5 000 participants.