Le but de ces programmes est de mettre en valeur la vie de jeunes Afro-Canadiens.

Gymnastique, soccer, patin à roulettes, jeux vidéos et bien d’autres, la vie quotidienne de Lalia Maréga est bien rythmée. C’est d’ailleurs ce qu’elle a pu montrer dans ces émissions. « Mes parents voulaient que je montre mon quotidien à la maison, autre le fait que je regarde la télé. Il fallait montrer ce que je fais de mon temps libre, comment j’aide mes parents à la maison, et juste ma vie quotidienne. »

Et pour arriver à participer à ces émissions, Lalia Maréga a auditionné deux fois. La première, le casting était complet. La deuxième étant la bonne, Lalia Maréga, grâce à son bilinguisme, a pu participer à Sunny’s Quest en anglais et à La quête de Lumie en français. « Mes parents m’ont réinscrit une deuxième fois et j’ai réussi le casting. »

Un partage d’activités

Il faut dire que les activités dans la vie de Lalia Maréga sont nombreuses, comme elle le raconte. « Quand j’étais petite, je regardais les gymnastes olympiques à la télévision faire des culbutes. Je regardais sans cesse. Et ensuite, j’ai commencé à m’entraîner toute seule à faire des exercices et je suis plutôt forte. »

Sa mère, Kadidia Maréga, est particulièrement fière de sa fille autodidacte. « Nous l’avons inscrit dans quelques clubs, mais comme elle connaissait déjà les mouvements, elle s’ennuyait un peu. Elle avait déjà appris tellement de choses en regardant des athlètes. »

Outre la gymnastique, Lalia Maréga pratique le basketball, le scoutisme, la natation et le théâtre. Kadidia Maréga commente : « Elle aime vraiment être occupée. » Pour les épisodes de Sunny’s Quest et La quête de Lumie, Lalia Maréga a juste montré quelques facettes de ses journées.

Un projet de collage

Lalia Maréga est aussi une jeune fille qui est très engagée dans la justice sociale. Il faut dire qu’elle a de qui tenir : son père, Ben Maréga, est le fondateur du groupe Parents contre le racisme. Il a depuis quitté ses fonctions de présidence. Mais il reste très engagé. « Mon père et moi travaillons sur un livre de collage avec des figures de personnes qui ont lutté contre l’injustice. Particulièrement pour les droits des personnes noires et contre l’esclavage. L’esclavage n’était vraiment pas juste parce que nous, les Noirs, ne pouvions pas vivre en harmonie avec le reste de la société. Alors moi et mon père, on a voulu faire un collage sur ça », raconte Lalia Maréga

Kadidia Maréga complète les propos de sa fille. « En ce moment, il n’y a pas vraiment de ressources par rapport à ça. Son père étant quelqu’un de très engagé, c’est important pour nous que nos enfants prennent conscience du défi de la vie et de tout ce qui s’est passé pour qu’on ait la vie qu’on a. Nous voulons qu’ils sachent qu’aujourd’hui, ils peuvent contribuer à leur niveau pour une société encore plus juste. »

Ce besoin d’un tel projet est aussi né d’un manque ressenti par Lalia Maréga. « Je n’ai pas souvent entendu parler des gens qui se sont battus contre l’esclavagisme. Sauf à travers mon père, parce qu’il me raconte beaucoup d’histoires. Il m’a appris tellement de choses.

« C’est important pour moi, la justice sociale. Parfois, je trouve que des choses ne sont pas justes. À l’école, parfois je vais voir une personne et je lui dis : Mais si l’autre personne t’avait fait ça, qu’est-ce que tu aurais dit? »

Là encore, l’éducation donnée par ses parents a eu un grand rôle à jouer dans ce comportement, comme le souligne sa mère. « À la maison, nous avons un dicton qui dit : Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse. Alors quand nous entendons que Lalia prend la défense de ses ami.e.s, c’est une vraie fierté pour nous. »

Une identité plurielle

Dans son collage, il y aura forcément des figures canadiennes, parce que Lalia Maréga porte une triple identité : canadienne, sénégalaise et malienne. C’est l’un des aspects qu’elle a voulu montrer dans les émissions. « J’ai parlé de coiffure, un autre talent que maman m’a appris. J’ai aussi parlé de la nourriture d’origine de mes parents.

« C’était beaucoup de travail! Je pensais que ce serait une journée et en fait, ça a duré trois jours! »

Kadidia Maréga souligne qu’« on a commencé par l’histoire des tresses africaines. Parce que parfois, juste avec les tresses, on est capable de savoir l’appartenance de certaines personnes.

« Elle a aussi parlé du Sénégal, du Mali, des drapeaux. Nous avons cuisiné ensemble pour montrer nos plats traditionnels. Et puis Lalia a montré comme elle concilie ses origines avec sa vie canadienne. »