C’est dans un but de soutenir les parents dans leur rôle que la Fédération des parents de la francophonie manitobaine (FPFM) et la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) offrent cette conférence aux parents et aux professionnels de l’enfance.

Et cette année, c’est le thème Prenons le temps qui a été retenu. Brigitte L’Heureux, directrice générale de la FPFM, explique ce qui a motivé ce choix. « Depuis maintenant presque deux ans, les activités des enfants ont repris leur cours. Les emplois du temps des parents se retrouvent à nouveau bien occupés. Cette conférence, Prenons le temps, est une occasion de ralentir pour les parents. Prenons le temps avec les parents, prenons le temps de nous ressourcer,prenons le temps pour nous. Parce que la réalité est que les parents prennent rarement du temps pour eux.

« Comme parent, c’est quelque chose que moi, je ressens. Ça fait partie de la parentalité d’avoir des horaires assez chargés. Mais souffler un moment permet aussi d’avoir un temps de qualité avec ses enfants. »

La pression d’être parent

Si ce discours s’entend dans la jeune enfance, la DSFM l’entend également lorsque les enfants sont en âge scolaire. René Déquier, son directeur adjoint, complète la réponse de sa collègue. « On entend souvent la pression sur le temps des parents. Être parent n’a jamais été facile. Mais c’est quelque chose qui devient de plus en plus complexe. Alors on veut prendre un peu de temps pour rappeler aux parents qu’ils ont le droit de prendre du temps pour eux, de prendre soin d’eux pour leur permettre d’avoir de meilleurs temps avec les enfants. »

Pour René Déquier, cette conférence est aussi l’occasion pour les parents d’élargir leur réseau. « Nous voulons aussi engager davantage les parents dans l’éducation. Dans la petite enfance, c’est quelque chose qui se fait plus naturellement. Ce genre de conférence permet parfois aux parents de mieux comprendre leur rôle et l’importance de leur engagement dans le système d’éducation. Il y a plus de chance qu’ils participent aux comités scolaires lorsqu’ils se sentent valorisés dans le système, particulièrement dans notre milieu minoritaire. »

Un autre enjeu de la francophonie en situation minoritaire est la question des nouveaux arrivants, qui n’ont pas forcément de famille sur qui compter au Manitoba. Là encore, René Déquier voit d’un bon œil cette conférence pour les personnes qui n’ont pas de réseau familial. « Les familles immigrantes qui arrivent dans un nouveau milieu n’ont pas forcément de soutien à leur arrivée. Elles sont en train de recréer des liens au fur et à mesure. Cette conférence est aussi une occasion de créer un réseau sur qui ces familles peuvent compter par la suite. »

Une lentille pour les nouveaux arrivants

Bien consciente de ce défi, Brigitte L’Heureux pointe une conférence qui pourrait intéresser plusieurs familles nouvellement arrivées. « Il y aura six ateliers au total et une conférence plénière donnée par Nancy Doyon, qui s’intitule Parents gros bon sens. Parmi les six ateliers, les personnes feront le choix de deux. On retrouvera un atelier sur l’introduction au système d’éducation du Manitoba, qui peut être très utile pour naviguer dans ce nouveau système.

« À la fin de cette conférence, on veut que les parents aient un sentiment positif. Je souhaite qu’ils se sentent bien, qu’ils se sentent de bons parents et qu’ils aient désormais de nouveaux outils pour continuer leur travail de parent. »

René Déquier abonde dans le même sens. « Il faut que les parents se sentent confiants dans ce qu’ils font. Par exemple, il y a un atelier sur les écrans, on veut que les parents se sentent à l’aise dans leurs décisions. Nous, on peut donner des outils pour prendre cette décision. Mais on ne porte pas de jugement sur ce qu’ils font. Le parent doit être confortable dans son rôle de parent. Et surtout, on veut aussi les rassurer en disant que c’est correct de se tromper aussi. Il n’y a pas de manuel du bon parent. »