Deuxième récolte est un organisme pancanadien qui lutte contre le gaspillage alimentaire. Dans ce cadre, l’organisme a mené à un sondage qui a abouti au rapport Faim de changement.

Marie-Josée Mastromonaco, directrice des opérations de cette organisation, partage alors le but de ce rapport. « C’est le 2e sondage qu’on mène, 1 400 organismes offrant de l’aide alimentaire ont répondu en décembre 2023. Ces résultats sont une image dans le temps juste après le temps des Fêtes pour savoir de quelle manière ils se projettent de leur côté. »

Et les résultats sont assez clairs. 36 % des organismes qui offrent de l’aide alimentaire doivent mettre des gens sur liste d’attente. « Ces organismes sont tenus par des gens qui ont le cœur sur la main. Là, ils se retrouvent donc dans une situation où ils sont obligés de refuser du monde faute de ressources.

« Actuellement, il y a 6,9 millions de personnes qui vont chercher de l’aide alimentaire. Ces organismes estiment que la demande va augmenter de 18 %. Cela représente environ un million de personnes. En 2024, un million de personnes supplémentaires vont avoir recours à de l’aide alimentaire pour la première fois. »

Sans avoir de chiffre particulier sur le Manitoba, Marie-Josée Mastromonaco reconnaît que le dernier investissement de 30 millions $ de la Province dans un programme alimentaire est un pas dans la bonne direction. « Il faut cependant que ceux et celles qui ont besoin d’aide alimentaire en dehors des heures de classe puissent s’en procurer. Ce n’est pas seulement les personnes qui ne travaillent pas, qui ont recours à l’aide alimentaire. »

Des pistes de solutions

D’un autre côté, Deuxième récolte propose quelques pistes de réflexion pour combattre l’insécurité alimentaire. « Nous avons des denrées au Canada. Même un surplus. À propos, 58 % des denrées alimentaires produites terminent à la poubelle. Dans le même pays, il y a donc des personnes qui ont faim et d’autres gaspillent. Il faut alors réconcilier tout ce monde.

« Pendant la COVID-19, il y a eu la mise en place d’un programme de récupération d’aliments excédentaires. Ce programme permettait à des organismes d’acheter à bas coûts à des producteurs leurs excédents de production. Nous souhaitons que ce programme revienne. C’était une belle collaboration sur le plan social, économique et environnemental.

« Une autre piste de solution serait de reconduire le programme de remboursement de la TPS sur les produits d’épicerie. On aimerait l’élargissement de l’éligibilité également. Parce qu’on estime qu’en 2024, les épiceries devraient coûter 600 $ de plus. »