Claude est un professeur de sciences politiques qui aspire à devenir écrivain. Un jour, dans les rayons de la librairie McNally Robinson du centre commercial Grant Park, il fait la rencontre d’une écrivaine : Dominique. Bien sûr, elle n’est pas la première femme qu’il rencontre, ni même la première pour laquelle il a le coup de foudre, mais c’est bien Dominique qui bouleversera sa vie.
Dans son dernier roman, La seconde qui n’a pas changé ma vie, Patrick Imbert, invite ses lecteurs à se plonger dans des bribes de la vie de Claude et Dominique. Une histoire qui peut paraître relativement simple au premier abord, mais qui comporte plusieurs grands axes de lecture. « Claude est un homme qui essaie de s’inventer et qui peine à vivre des rencontres qui transforment. Son identité dans le roman n’est pas liée à un territoire ou un État-nation, elle se construit au travers des rencontres, et en particulier des rencontres avec des femmes. Ce que cherche le personnage, c’est une forme d’expansion de tout son être. »
L’importance des rencontres est une partie importante de ce que tente de véhiculer le roman. L’importance, mais surtout la force des rencontres « qui peuvent changer une vie en une seconde », à la manière d’un coup de foudre.
À Winnipeg et en Ontario
Ces notions de vitesse et de changement, elles sont omniprésentes dans le récit, représentées par la figure du colibri, qui fait des apparitions récurrentes à travers les pages. Alors que l’intrigue se déroule principalement à Winnipeg, un épisode important de la vie de Claude se déroule en Ontario. L’espace de quelques secondes, il aperçoit une femme dans les rues de Toronto qui lui fait perdre la tête. Il n’aura cependant pas l’occasion de la rencontrer puisqu’elle disparaît au coin de la rue, suivie par un colibri. « La métaphore du colibri, explique l’auteur, c’est l’intensité, la beauté, la sensualité. La volonté de changer, une idée de vitesse qui est liée à la conscience de la mort. »
L’écriture, c’est un exercice que Patrick Imbert maîtrise bien, professeur éminent de l’Université d’Ottawa, il a enseigné le multiculturalisme et a publié des centaines d’articles et plus d’une trentaine de livres savants. Alors le travail de fiction, pour lui, ça relève quasiment du loisir.
« Ce n’est pas une douleur comme ça peut l’être pour certains écrivains. Je prends du plaisir tout simplement à écrire, taper des histoires dont je ne connais pas la fin. C’est un peu une manière de méditer. Par la suite quand ça avance, je fais passer des idées, des obsessions ou un certain idéal à travers ce que j’écris. » D’ailleurs, les personnages de ses récits prennent vie et forme assez naturellement, « quand je suis en mouvement », indique l’auteur.
« Je vois quasiment des personnages devant moi quand je me promène, principale-ment quand je fais du sport. » Des personnages fictifs qui finalement s’invitent dans la vie de Patrick Imbert, comme des rencontres, le temps pour lui de les coucher sur le papier.
Publié aux éditions du Blé, La seconde qui n’a pas changé ma vie sera lancé officiellement le 6 mars à l’occasion d’une soirée qui se tiendra à la Maison des artistes visuels francophones.