Cette année, ce sont encore une vingtaine de films venus d’une dizaine de pays que le public pourra découvrir. 

Créé en 1997, Freeze Frame (1), soutenu par les trois paliers de gouvernement, se prépare pour sa 28e édition. Dès le 10 mars, en ouverture du festival et en présence du réalisateur français Jean-Christophe Roger, il sera possible de visionner gratuitement le film d’animation Ernest et Célestine : Le Voyage en Charabie. Et, en clôture, le 16 mars, ça sera le film My Robot Brother, du réalisateur danois Frederik Meldal Nørgaard, qui viendra conclure cette semaine artistique. 

À noter que le cinéaste et producteur Dennis Jackson, récipiendaire notamment du Prix national d’excellence décerné aux Autochtones pour les arts en 2009, sera aussi présent pendant la semaine du festival pour donner une classe de maître. 

« Je pense qu’il est important de faire confiance aux jeunes, et surtout de leur offrir quelque chose de différent. Ces autres films présentent souvent une palette plus large de perspectives sur le monde, mais aussi des personnages qui sont plus diversifiés que ce que peuvent parfois nous offrir les films nord-américains. »

Pascal Boutroy

Programmation variée et originale

Présenter des films de tous les horizons à un public jeune, mais pas que, représente l’essence même de Freeze Frame. « Cette année, ça n’a pas été trop compliqué de faire la programmation. Mais il y a certaines choses que je suis vraiment content d’avoir. J’essaie par exemple de chercher une programmation autochtone notamment, mais pas nécessairement du Canada. Alors, je vise souvent l’Australie ou la Nouvelle-Zélande. Et pour cette édition, nous présentons par exemple le film Sweet As de l’excellente scénariste Jub Clerc », souligne Pascal Boutroy, directeur artistique et cofondateur de Freeze Frame. 

Toujours à propos de la programmation, Pascal Boutroy explique également avoir du mal à trouver des longs-métrages qui viennent d’Afrique, d’Amérique latine ou encore d’Asie. Mais pour cette 28e édition, il pense avoir fait une belle trouvaille. « Nous avons un film indonésien qui s’appelle Tough. Ce n’est pas une animation. C’est l’histoire d’un enfant en situation de handicap qui a été élevé par son grand-père. Le jeune acteur qui joue le rôle de l’enfant est époustouflant. Je vais laisser le public le découvrir, mais je ne sais pas trop quelle réaction on va avoir. » 

Pascal Boutroy, aussi scénariste et réalisateur, sait qu’il prend d’ailleurs un certain risque en présentant des films moins accessibles comme ce dernier. Mais comme il le fait remarquer, ça fait aussi partie de la mission de Freeze Frame d’éduquer et de montrer des histoires qu’on voit moins. « C’est nécessaire d’amener d’autres choses. Je pense qu’il est important de faire confiance aux jeunes, et surtout de leur offrir quelque chose de différent. Ces autres films présentent souvent une palette plus large de perspectives sur le monde, mais aussi des personnages qui sont plus diversifiés que ce que peuvent parfois nous offrir les films nord-américains. Ça permet aux jeunes de se reconnaître dans des modèles différents. »

Donner confiance aux jeunes

Et cette confiance, le direc-teur artistique invite les parents, mais aussi les enseignants qui emmènent leur classe, à l’avoir. « C’est vrai que les enseignants peuvent avoir de temps en temps un petit côté conventionnel. Souvent, ils vont se tourner vers des films qu’ils pensent faciles à comprendre ou plaire aux enfants. Mais mes 28 ans d’expérience m’ont prouvé qu’ils se trompent. J’ai déjà vu, à Freeze Frame, des enfants qui venaient de quartiers difficiles du centre de la ville rester sans bouger sur le siège pendant deux heures devant un film japonais avec des sous-titres. » 

Comme le rappelle Pascal Boutroy, Winnipeg est une ville diverse avec de l’immigration. Et pourtant, les films présentés dans la capitale manitobaine ne représentent pas toujours cette réalité. 

Cet objectif d’éducation est donc aussi l’un des volets majeurs de Freeze Frame. « 50 % de notre activité pendant et après le festival, c’est de proposer des ateliers créatifs aux jeunes. Ça commence de la maternelle jusqu’aux grands adolescents. Avec l’idée de leur donner les moyens de comprendre comment on fait un film, comment le message d’un film est construit. Ça les aide au niveau critique sans nuire au plaisir de voir un film. »

Ce sont donc, entre autres, des ateliers en réalisation et scénarisation qui seront proposés pendant Freeze Frame. Autre incontournable de l’évènement qui revient cette année : le concours vidéo-jeunesse. En amont, des jeunes, entre 6 et 18 ans, ont préparé des vidéos pour exprimer leur créativité. « On a principalement des films du Manitoba et du Canada. De temps en temps, on a des films d’ailleurs. Il y a un jury professionnel qui va regarder ces vidéos et des prix seront accordés. »

À la fin de la semaine, un prix du public sera remis, ainsi qu’un autre délivré par un jury de jeunes âgés de 11 à 16 ans.

Les films de Freeze Frame sont proposés en français et en anglais. 

(1) Pour connaître les places restantes pour les films : https://www.freezeframeonline.org/ ou par téléphone au (204) 949-9355.