À compter de ce samedi 13 avril, la sensualité à l’espagnol va prendre ses quartiers sur la scène de la salle Centenaire. L’un des opéras les plus joué au monde, Carmen, sera présenté trois fois au Manitoba. La salle pour la première ce samedi 13 avril est déjà complète, mais des places sont encore disponibles pour les représentations du mercredi 17 avril et le vendredi 19.

Carmen, jeune bohémienne rebelle et grande séductrice est si belle, qu’elle déclenche une bagarre dans la manufacture de tabac où elle travaille, à Séville. Don José, chargé de son arrestation va tomber sous son charme et va déserter sa brigade pour rejoindre des contrebandiers. Carmen, elle, s’éprend d’un beau toréador. L’opéra-comique est inspiré de la nouvelle éponyme de l’écrivain français Prosper Mérimée, et c’est Georges Bizet qui composera l’opéra en 1875.

Une œuvre intemporelle

Pour l’anecdote, Carmen fera scandale lors de ses premières représentations, en raison, entre autres, de son côté farouche, sulfureux et libre qui a bouleversé les mœurs. Comme quoi les critiques du 19e avaient un flair infaillible pour les œuvres intemporelles.

Pour les personnes qui ne connaissent pas l’œuvre, ou bien de nom seulement, c’est l’occasion de la découvrir sur scène. Jacques Arsenault, qui jouera le rôle de Remendado, l’un des contrebandiers de la bande Carmen, assure que tout le monde peut y trouver son compte (1). « Il y a du dialogue aussi, ce n’est pas une œuvre qui est entièrement chantée. Ce sont des airs assez connus, même ceux qui ne sont pas grands fans d’opéra vont reconnaître une ou plusieurs tounes. »

Une première

Pour l’acteur et musicien francophone, qui a grandi sur l’Île-du-Prince-Édouard cet opéra marque son retour sur la scène winnipégoise. « Je suis aussi accordéoniste et je joue du clavier. L’année passée j’étais ici avec la comédie musicale : Old Stock: A Refugee Love Story pour le Winnipeg Jewish Theatre. »

Mais aussi, sa première fois avec la compagnie d’opéra du Manitoba. « Je suis vraiment content de pouvoir revenir à Winnipeg et de pouvoir jouer avec un autre de mes talents. »

Toute la compagnie a donc fait connaissance il y a environ deux semaines et doivent désormais créer quelque chose ensemble. Une perspective qui peut sembler à double tranchant mais qui réjouit l’acteur. « C’est toujours un peu un risqué mais quand ça fonctionne c’est un peu magique. J’aime bien l’aspect de la troupe, de l’équipe. J’aime faire partie de cette dynamique-là, je trouve que c’est quelque chose qui m’intéresse beaucoup. »

Redécouvrir Carmen

Jacques Arsenault connaît relativement bien Carmen. En effet, il a déjà joué le même rôle à Edmonton au mois d’octobre. Mais qui dit nouvelle troupe, dit changement de metteur en scène. « Il y a des similitudes, mais ça change aussi car tout le système autour de moi est différent. J’aurais le même costume mais dans une atmosphère complètement différente.

« Chaque metteur en scène amène une énergie différente, une curiosité qui anime ce qu’ils tirent de nous. L’histoire aussi qu’ils veulent raconter. Même les instincts de mes collègues sont différents alors il y a des choses nouvelles qui sortent. Un exemple un peu plus tangible par exemple c’est que mon personnage n’apparaît pas normalement dans le quatrième acte, mais Brian Deedrick a décidé d’ajouter les contrebandiers à la scène. Donc on peut aussi explorer différentes possibilités. »

La troupe répète 6 jours par semaine « depuis qu’on est arrivé en ville » et depuis le 8 avril, les répétitions se déroulent dans la salle du Centenaire. Et à l’approche de la première, il semblerait que l’ambiance au sein de la compagnie est au beau fixe. « Ça va bien, il y a beaucoup de talents, beaucoup d’expérience. Je pense que ça va être excitant. Le chœur de l’opéra est excellent, y a aussi un chœur d’enfant qui est vraiment le fun, je pense que ça va être un bon spectacle. »

(1) Cette production contient du contenu pour adultes, y compris de la violence contre les femmes, des meurtres, des coups de feu et des représentations de l’utilisation de tabac et d’alcool.