Publié aux Éditions de la nouvelle plume en février 2024, Du rêve parisien au froid des Prairies sera en vedette d’une soirée de lancement prévue ce mardi 16 avril dans le hall Provencher de l’Université de Saint-Boniface. L’auteur, Pierre Minkala-Ntadi, qui est aussi professeur de français à l’USB, sera présent bien sûr pour célébrer de 17 h à 19 h.

Le roman raconte l’histoire d’Adolphe, un jeune adepte de la Sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes) qui a grandi dans les rues de Brazzaville. Alors qu’il rêve d’une vie parisienne, un drame va le mener jusque dans les Prairies canadiennes. « Ce livre est né d’une rencontre que j’ai eue avec de jeunes immigrants, ici à Winnipeg, dans le cadre d’un projet de recherche sur la francophonie au Nord et à l’Ouest canadien. Au cours de ce forum, j’ai entendu l’expression d’un certain dépit, d’une désillusion de la part des jeunes immigrants francophones. Ils étaient déçus de leurs premiers moments au Manitoba, les défis linguistiques étaient énormes. »

Adaptation et de persévérance

Sans réduire le roman exclusivement à cela, Du rêve parisien au froid des Prairies traite effectivement d’immigration, des défis et difficultés qui l’accompagnent. Mais c’est aussi une histoire de résilience, d’adaptation et de persévérance. D’ailleurs, c’est plutôt vers cela que tend le message que Pierre Minkala-Ntadi a voulu faire passer. « Le départ est difficile, mais, si l’on s’y met, on finit toujours par s’en sortir. »

L’un des aspects de l’immigration sur lequel le livre insiste par exemple c’est celui de la reconstruction. Pour Adolphe, l’habillement fait partie intégrante de son identité, il s’habille par amour de l’élégance, parce que ça lui donne un certain statut, parce que les vêtements sont essentiels. Pas tant pour lui que pour les autres, la façon dont ils le perçoivent. Par -40 degrés, l’habillement est un moyen de survivre. L’analogie est claire, son arrivée au Canada lui a fait perdre une partie de son identité. Et c’est une notion qui concerne tous les nouveaux arrivants, pas seulement ceux qui sont adeptes de la Sape.

« Quand on arrive au Canada, pas seulement au Manitoba, mais partout au Canada, on est obligé de reprendre la vie à zéro. Quel que soit ce qu’on a vécu, ce qu’on a été, on arrive ici, il faut remettre les compteurs à zéro. Se reconstruire. C’est cet aspect-là que je voulais montrer. »