C’est un arriéré de 1 200 demandes que connaît actuellement le Centre du patrimoine. Avec près de 200 demandes par mois, l’organisme n’est plus en mesure de répondre en temps et en heure aux demandes.

Janet La France, encore directrice générale du Centre du patrimoine, explique cet engouement. « Nous avons vu une augmentation des demandes en généalogie durant la pandémie. Non seulement les demandes ont augmenté, mais le volume se maintient.

« Je dirais qu’avant la pandémie, on recevait entre 80 et 120 demandes par mois. Maintenant on est entre 150 et 200 demandes par mois. »

Bien que le volume ait augmenté, le nombre de personnes pouvant répondre à cette demande lui n’a pas bougé. « Notre équipe a donc pris du retard en généalogie juste parce que l’équipe ne s’est pas agrandie.

« Actuellement, il y a seulement Halley [Ducharme] qui est généalogiste à temps plein. Roy [Redhead] est assistant généalogiste, il est en train d’apprendre à faire de la recherche généalogique. »

Parce qu’évidemment pour être généalogiste, cela demande de la formation. Janet La France souligne : « Halley et moi sommes généalogistes certifiées. Nous espérons pouvoir former Roy pour qu’il devienne également certifié. Cela demande de suivre un cours. En ce moment, si Roy fait de la recherche généalogique, il faut qu’une généalogiste certifiée vérifie le travail derrière lui.

« Il faut avoir une vaste connaissance dans les sources primaires, secondaires et toutes les autres sources disponibles : analogue, en ligne ou en papier. Pour faire une généalogie, on doit s’assurer que chaque lien générationnel soit confirmé avec un document de source primaire. »

Accès à des sources de données

Chaque année, de nouveaux documents sont disponibles pour élargir les recherches. « Il y a une restriction d’environ 100 ans sur les documents privés. Par exemple, le recensement de1931 est sorti il y a une ou deux années. Avant cela, nous avions seulement le recensement de 1926. Il faut donc sans cesse se tenir au courant des nouveaux documents qui sortent.

« Si les documents ont 100 ans ou plus, nous pouvons y accéder, sinon ce n’est pas possible. Sauf si ce sont des documents qui font partie de notre propre collection d’archives. » De ce côté, le Centre du patrimoine s’estime chanceux d’avoir une vaste collection d’archives comme l’indique Janet La France. « Nous avons beaucoup de documents ecclésiastiques c’est-à-dire des documents de baptêmes, de mariages ou de sépultures. Au Centre du patrimoine, il y a tous les documents de l’Archidiocèse de Saint-Boniface et de celui de Keewatin-Le Pas. »

Depuis 25 ans, le Centre du patrimoine bâtit sa propre base de données. Un élément nécessaire pour simplifier aussi le travail des généalogistes. « Par exemple, si nous avons déjà fait une généalogie pour un membre d’une famille et qu’une autre personne de cette même famille vient pour trouver de l’information, ce sera plus simple.

« Mais si aucun travail n’a jamais été fait, ce sera beaucoup plus complexe. Je dirais qu’en moyenne, pour faire une généalogie, il faut compter environ huit heures de travail. »

Identité Métisse

Pour rappel, le Centre du patrimoine est spécialisé en généalogie francophones de l’Ouest et des Métis. D’ailleurs, Janet La France constate que « sur les quelque 200 demandes qu’on reçoit, 80 % sont pour établir un lien avec une ascendance métisse. C’est énorme comme travail. Malgré ce pourcentage, je veux rappeler aux gens qu’on est aussi là pour desservir les francophones du Manitoba ».

Si une personne soumet une demande actuellement, la réponse lui parviendra sous huit à neuf mois. « On aimerait vraiment raccourcir le délai. C’est aussi une raison de mon transfert dans ce service. Nous devons essayer d’atteindre certaines cibles. J’aimerais qu’on fasse entre 120 et 140 demandes par mois. »

Janet La France est donc bien consciente de l’importance que revêt le travail de généalogiste, notamment sur la question de l’ascendance métisse. « La plupart du temps, ces personnes veulent obtenir la citoyenneté métisse auprès de la Fédération métisse du Manitoba (FMM). Il faut dire que ces dernières années, la FMM a offert beaucoup de services pour ses citoyens. Souvent, dès qu’il y a une annonce, nous recevons des demandes.

« Mais c’est très important d’avoir ce travail de fait par des généalogistes avec des méthodes certifiées pour être capables de se fier au travail qui a été fait. Nous voulons nous assurer que les personnes qui se prétendent métisses le sont bel et bien. »

Pour une généalogie de base, avec des racines métisses manitobaines, il faudra compter environ 28 $. Pour une généalogie élargie en Alberta, en Saskatchewan ou en Ontario, le montant s’élève à 78 $. Un prix abordable qui est dû à un partenariat avec la FMM. « En moyenne, une généalogie coûte 250 $. La FMM vient couvrir cette différence pour que ce soit plus abordable pour la population. »

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