Un poste qui devrait lui assurer la présidence l’année prochaine.

Après avoir siégé six ans sur le Conseil d’administration de la Société du barreau du Manitoba (The Law Society of Manitoba), Me Christian Monnin en prendra la vice-présidence. 

En effet, celui qui a, par le passé, dirigé la Société de la francophonie manitobaine (SFM) pendant quatre ans a été élu ce 1er mai. Il prendra donc la place de Me Gerri Wiebe qui, elle, remplacera Me Wayne Onchulenko à la présidence. 

L’officialisation de la succession se fera lors de la prochaine rencontre du CA prévue le 16 mai. 

Les mandats sont relativement courts, ils durent deux ans, et peuvent être renouvelés quatre fois, pour un maximum de huit ans.

Le temps de s’intéresser à la dirigeance

C’est en partie pour ça que Christian Monnin a jugé qu’il était temps de s’intéresser à la dirigeance. Parce qu’il s’agit de son dernier mandat, mais aussi parce que la mission de la SBM est à la fois exaltante et importante. « On a pour objectif de défendre et protéger l’intérêt public par rapport à la prestation de services juridiques compétents, intègres et indépendants. Ça veut dire que l’on établit des normes régissant la formation des avocats, la responsabilité professionnelle et les compétences des personnes qui veulent exercer le droit dans la province. » 

Quant aux missions qui l’attendent pendant son mandat de vice-président, il s’agit en quelque sorte de se préparer à exercer en tant que président. La mission de Christian Monnin consistera donc principalement à « épauler la présidence ».

« J’imagine que sur certaines tâches je remplacerais ponctuellement la présidente, mais nous serons amenés à beaucoup travailler ensemble. Parce que ça passe très vite, ajoute-t-il. Il y a vraiment de grands bénéfices à travailler avec le/la présidente, c’est une façon de bien saisir les dossiers. » 

Il s’agira aussi de s’assurer que le CA évolue de la bonne manière et que les mandats de la société soient respectés. 

L’avocat devrait donc normalement occuper le poste de président du CA en mai 2025. Ce qui est loin d’être anecdotique. « Le premier président bilingue de la SBM était maître Joseph Royal, en 2025 cela fera 145 ans depuis qu’il était président. » Cela fera donc de Christian Monnin le deuxième président francophone de la SBM depuis plus d’un siècle. 

Lentille francophone

« C’est important d’avoir des membres de la communauté dans de tels postes pour s’assurer que la lentille francophone s’applique, mais aussi pour normaliser le fait qu’on existe, que nous sommes impliqués dans notre communauté, mais aussi dans la communauté au sens plus large. 

« Ça permet de sensibiliser nos collègues, les Manitobains aux besoins, aux demandes et aux intérêts de la communauté. »

À la question de savoir quelles seront ses priorités lorsqu’il sera président du CA, l’avocat rappelle que l’anglais, comme le français, jouissent tous deux d’un statut officiel dans les institutions législatives et judiciaires de la Province. 

« Nous avons l’obligation d’assurer qu’il y a un accès à la justice en français. Dans la sphère juridique, le Manitoba doit nécessairement être en fonctionnement bilingue. 

« Il y a des dossiers que l’on sera capable de pousser en travaillant avec l’Association des juristes d’expression française du Manitoba (l’AJEFM) et avec la profession elle-même. Pour s’assurer qu’elle soit sensibilisée à ses obligations envers le grand public. »

Une aubaine

Et puisque l’on parle de l’AJEFM, son directeur général, Me Tarik Daoudi a tenu à féliciter le nouveau vice-président. « Il est un ancien président de l’AJEFM et il en est membre depuis très longtemps. » En cela, Tarik Daoudi voit sa nomination à ce nouveau rôle comme une aubaine. 

« Sa présence au sein de la SBM a déjà été importante, par exemple pour mettre en avant des changements au code de déontologie pour clarifier les règles, par rapport aux obligations linguistiques des avocats ici. C’est quelqu’un qui connait bien nos priorités, qui partage notre vision et qui va nous aider à faire avancer les choses. » 

Après tout, Me Tarik Daoudi pointe du doigt le fait que la SBM est une institution essentielle lorsqu’il s’agit de faire opérer des changements importants au sein de tout l’appareil judiciaire. 

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