Un retour à la maison pour le meneur de jeu qui a grandi dans la capitale manitobaine.

Né le 11 août 1991, ce sont les rues de Winnipeg qui ont vu grandir Jarred Ogungbemi-Jackson. Après neuf années à jouer sur les parquets outre-Atlantique, le meneur est finalement de retour chez lui dans la capitale manitobaine. 

En effet, l’annonce est tombée à la mi-avril : Jarred Ogungbemi-Jackson a signé chez les Sea Bears

L’histoire entre Jarred Ogungbemi-Jackson et le basketball en est une d’amour. Une histoire qui a vu le jour tôt, très tôt. À l’âge de cinq ans déjà, il jouait au basket dans un petit club communautaire et il entretenait déjà une relation importante avec le sport en général. « Tout jeune, je pratiquais plein de sports. Mes parents m’ont mis au foot, à la natation, à la gymnastique, la course… J’ai fait du tennis aussi! » 

Mais c’est le basketball et le football qui le suivront jusqu’à sa douzième année, où il sera élu meilleur joueur de l’année, dans les deux disciplines. Puis, vers l’âge de 16 ans, le jeune athlète se fait une réflexion décisive. « Je me suis dit que j’avais vraiment un avenir dans le basket. » 

Cette pensée s’est aussi accompagnée d’un constat. « Je sentais que j’avais du talent pour le foot. Mais pour m’entraîner j’avais besoin des autres. Le basket, après l’école, je pouvais prendre ma balle, mettre mes écouteurs et ma musique et partir au parc tout seul, pour tirer et dribbler pendant des heures. Ça, c’était l’amour pour moi. » 

À l’époque déjà, Jarred Ogungbemi-Jackson faisait preuve d’une grande discipline. Premier arrivé aux entraînements, dernier à partir. Il s’agit d’un trait de caractère qui le suit en dehors des terrains. Dans sa vie de tous les jours, il a un mantra. « On ne vit qu’une seule fois alors j’essaie toujours d’être le meilleur. En particulier avec ma famille. Je ne suis pas parfait, il faut parfois recharger les batteries, je fais toujours de mon mieux », raconte-il. 

Couplé à ses performances, le profil du meneur finit par attirer l’attention du côté universitaire.

Prélude d’une carrière

Après le secondaire, Jarred Ogungbemi-Jackson, part pour l’Université de Calgary où il jouera pour les Dinos. Le début de la vie universitaire est un passage important et symbolique pour les adolescents qui quittent le cocon familial. Cette perspective peut être effrayante. Le basketteur manitobain admet lui-même qu’il ne savait s’il était prêt à quitter Winnipeg. C’est sa détermination qui va l’aider à prendre la décision. 

« Je me suis dit que si je voulais devenir professionnel, j’allais devoir être loin de ma famille et me concentrer sur le basket. Mentalement, je me préparais à devenir un professionnel. »

Cinq ans d’études, et une centaine de matchs plus tard, il joue pour l’équipe du Canada à l’occasion de l’Universiade (FISU games) de 2015 qui s’est déroulé en Corée du Sud. « Après ça, j’ai été contacté par des agents et j’ai eu ma première opportunité de jouer au Portugal. » 

Expérience à l’étranger 

Pour Jarred Ogungbemi-Jackson, la famille, « c’est le plus important ». Partir s’installer sur le continent européen, loin des siens, était un défi en soi. « Le manager de l’équipe est venu me chercher à l’aéroport et il ne parlait pas un mot d’anglais. Il y a des situations parfois dans les équipes où les gens ne parlent pas du tout anglais. » 

Heureusement, il retrouve un visage familier dans l’équipe en la personne de Jordan Baker (aujourd’hui entraîneur des Stingers d’Edmonton). « On se connaissait depuis qu’on avait 18 ans. C’était plus facile pour moi d’être là avec quelqu’un que je connaissais, ça m’a beaucoup aidé lors de ma première année. » Le meneur de jeu finira par passer deux ans au Portugal, où il se fera « des amis pour la vie ». 

Au cours de sa carrière à l’étranger, Jarred Ogungbemi-Jackson a joué en Espagne, en Finlande, aux Pays-Bas, au Danemark, en Biélorussie et en France où il rencontre sa femme Ketsia. Après neuf années, à faire le tour de l’Europe au nom de sa carrière, l’occasion de jouer pour les Sea Bears s’est présentée. Une occasion que Jarred Ogungbemi-Jackson n’avait certainement pas envie de manquer. « Quand j’ai vu l’an passé qu’on allait avoir une équipe ici, je me suis dit qu’avant la fin de ma carrière, c’est sûr, il fallait que je joue pour eux. » 

Retour près des siens 

Cette nouvelle voie qui s’ouvre à Winnipeg, c’est une chance extraordinaire pour le Winnipégois de jouer de nouveau près des siens. De ses parents, de son frère et de sa soeur, mais aussi de ses vieux amis, ses anciens professeurs et entraîneurs. 

D’ailleurs, au moment de l’annonce de sa signature « j’ai reçu plus d’une cinquantaine de messages », indique-t-il. « Tous m’ont dit : cette fois, on sera là, on a hâte de te voir jouer. Et c’est une vraie fierté pour moi d’avoir cette expérience-là. » 

C’est un aspect que Jarred Ogungbemi-Jackson soulève lorsqu’il parle de son expérience outre-Atlantique. En particulier lorsqu’il jouait en France. « Ma belle-famille était présente pour beaucoup de mes matchs en France. C’était la première fois de ma carrière où je sentais que j’étais plus qu’un basketteur. 

« J’avais aussi une vie que je pouvais partager avec mon cousin, mon beau-frère, ma belle-soeur. On pouvait manger ensemble après les matchs, aller à Paris. C’était merveilleux. » Comme il l’explique, ses parents et ses frères et soeurs ont bien sûr suivi sa carrière. Mais ils n’ont pu assister en direct qu’à quelques matchs. Après tout, c’est un voyage compliqué que de rallier Winnipeg à l’Europe. 

Alors la perspective de pouvoir de nouveau jouer devant ses proches lui tient beaucoup à coeur. « Cela va me rappeler des souvenirs de quand j’avais cinq ou six ans, mes parents m’emmenaient à tous mes matchs. Ma mère criait dans la foule et je suis sûr que vous l’entendrez une fois que les matchs commenceront. »