C’est en France dans les années 1990 que l’amour d’Éric Zogbi pour les arts martiaux est né. Il a commencé son parcours athlétique dès son plus jeune âge en s’entraînant au judo. À la fin des années 1990, il est introduit au karaté, son coup de cœur. Il s’entraîne au club Sepaï Dojo, sous la direction du célèbre Sensei Jean-Éric Luqué.
« C’est un des grands instructeurs très reconnus de la Fédération française de karaté. Sa réputation est même établie dans les diverses associations de karaté au Japon. Il a été jusqu’à présent un de mes instructeurs préférés. C’est lui qui m’a mis le pied à l’étrier et qui m’a donné le goût de cette discipline. »
Lorsque Éric Zogbi s’est s’installé à Winnipeg en 1999, il a mis en suspens sa passion pendant huit ans.
Diplômé de l’École technique de l’Université de Saint-Boniface en communication multimédia, il a travaillé comme infographiste et animateur pendant dix ans avant de reprendre ses études à l’Université de Saint-Boniface pour devenir enseignant.
Il a commencé sa nouvelle carrière en 2018 et enseigne actuellement au Centre scolaire Léo-Rémillard.
L’envie de reprendre
Toutefois c’est déjà en 2007 qu’il a inscrit son fils au karaté et a décidé dans le même mouvement de reprendre les arts martiaux. Il s’est joint au club Bushido-Kai Canada, où il s’est entraîné pendant quelques années avant de rejoindre l’Équipe du Manitoba, où il a découvert sa passion pour l’entraînement.
Éric Zogbi a participé à des compétitions locales, provinciales et nationales, où il a remporté plusieurs médailles. Il a participé à des tournois prestigieux à travers le Canada, tels que la Coupe Sato à Vancouver, l’Omnium de Toronto où il a remporté des médailles d’or et de bronze, ainsi que l’Omnium de Montréal. Il a obtenu un titre de champion provincial du Manitoba en 2013.
« En 2013 également, J’ai participé au championnat national. J’avais 35 ans. À ce moment-là, j’envisageais déjà de coacher. Mon instructeur de l’époque voulait m’envoyer aux championnats nationaux, pour me donner une certaine expérience que je pourrais utiliser lorsque j’entraînerai des jeunes pour les envoyer aux nationaux. Et effectivement, il a eu raison, mon expérience au national m’a beaucoup servi. »
Par la suite, Éric Zogbi a été entraîneur adjoint pour l’équipe provinciale avant de prendre de nouveau une pause de six ans. Puis, en 2014, il est redevenu entraîneur de l’équipe provinciale. « En tant qu’instructeur et coach, ce qui m’a beaucoup marqué, c’est lorsqu’on organisait des tournois, il y avait un enthousiasme chez des jeunes. Ils revenaient avec des étoiles plein les yeux en demandant quand était le prochain tournoi.
« C’était vraiment ce qui m’avait motivé à participer à l’organisation de tournois et d’évènements de karaté dans la province. Le bonheur qu’on peut procurer aux jeunes, c’est ça qui donne envie de continuer à être instructeur. »
Naissance du club
En parallèle, avec son ami Liam Marshall, avec qui il a entraîné l’équipe provinciale, il envisage de créer son propre club. « Quand nous avons été contactés pour reprendre l’équipe provinciale, nous avons accepté. Tout en nous disant : Nous sommes là, nous entraînons les athlètes, mais nous-mêmes nous ne nous entraînons pas.
« Alors ce que nous avons commencé à faire, c’est de nous voir en privé dans nos sous-sols pour nous entraîner. Après un temps, un autre jeune nous a rejoints, puis un autre ami. Nous nous sommes bientôt retrouvés à six ou sept, et nos sous-sols étaient devenus trop petits. »
Éric Zogbi et Liam Marshall se sont donc mis à la recherche d’un nouvel espace pour accueillir tous ces passionnés de karaté. « Nous avons trouvé une église qui cherchait à louer son sous-sol depuis la pandémie. Cependant il fallait une assurance pour la location. Un des avantages d’être membre de Karaté Manitoba c’est justement de pouvoir bénéficier de cette assurance. Alors la question s’est posée : Pourquoi ne pas créer un club officiel et l’inscrire à la fédération? C’est ce que nous avons fait, et nous avons démarré notre club. »
Renaissance
Leur dojo, Saisei Karaté, Saisei signifiant renaissance, a comme symbole un phénix.
« Nous ne cherchons pas à amener le club à un niveau industriel, nous aimons cet aspect de petite communauté. Nous avons maintenant deux élèves francophones. Même si notre but à l’origine n’était pas nécessairement de créer un club francophone, cet aspect bilingue le rend intéressant. Ça me fait plaisir d’avoir des élèves francophones et de pouvoir enseigner en français. »
En tant que spécialiste du combat ou « kumite », Éric Zogbi, aux côtés de Liam Marshall, explique que leur philosophie est d’enseigner cet aspect plus pratique des arts martiaux.
« Il y a beaucoup d’aspects au karaté. Il y a l’aspect sportif où on fait très peu de contact. Il y a l’aspect traditionnel, où on fait des katas, c’est-à-dire des techniques répétées et enchaînées. Il y a un côté esthétique dans les mouvements également.
« Liam et moi, nous sommes très orientés sur le côté pratique, sur l’auto-défense. Nous sommes plus spécialistes du combat que du kata. Nous travaillons avec l’entraîneuse Saba Mohammadalinezhad Kolahdouz, qui est une athlète extraordinaire. C’est elle qui est plutôt spécialiste du kata.
« Même si je ne suis pas expert dans le domaine, ça me plaît beaucoup de pratiquer le kata. C’est excellent pour la condition physique. »