« On savait qu’elle serait une nageuse d’exception »: la jeune prodige canadienne Summer McIntosh, attendue comme l’une des stars des JO de Paris, a déjà marqué l’histoire de son sport. Et personne dans sa famille ou son entourage n’en est surpris.

« À 7 ou 8 ans, Summer battait des adversaires de 10 ou 12 ans avec une longueur de piscine d’avance », raconte à l’AFP son père, Greg McIntosh. « C’est une force de la nature depuis qu’elle est enfant. »

A seulement 17 ans, la native de Toronto est déjà quadruple championne du monde, et vice-championne olympique depuis la finale du 400m nage libre samedi à Paris. En 2022 aux Mondiaux de Budapest, elle avait fait sensation en remportant l’or sur 200 m papillon et 400 m quatre nages, avant de récidiver sur les mêmes distances l’année suivante à Fukuoka.

Entre temps, l’ado canadienne avait battu le record du monde du 400 m nage libre (récupéré depuis par l’Australienne Ariarne Titums, qui a remporté l’or samedi sur cette distance).

En mai dernier, elle avait amélioré son propre record du monde du 400 m 4 nages (4 min 24 sec 38), marquant la concurrence à quelques semaines des JO.

Un exploit réalisé devant son public lors des sélections olympiques canadiennes pour son retour au pays. Depuis deux ans, la star a quitté sa terre natale pour s’entraîner en Floride: dans l’eau six jours sur sept avec des journées qui commencent dès 4H00 du matin.

– La compétition dans le sang –

« Elle dédie l’entièreté de son temps à la natation », explique sa soeur aînée Brooke McIntosh, depuis la résidence familiale, à Etobicoke dans l’est du Canada.

La passion du sport, c’est de famille chez les McIntosh: la mère, Jill a participé aux Jeux olympiques de Los Angeles de 1984 en natation également et la sœur aînée brille sur la scène internationale, en patinage artistique en couple – avec notamment une médaille de bronze en 2022 au championnat du monde junior.

« On est très compétiteurs, c’est dans notre sang », rigole Brooke McIntosh, 19 ans, avec à ses côtés Mikey, le chat roux que sa sœur Summer a baptisé en l’honneur son idole, le légendaire Michael Phelps, perçu comme le plus grand nageur de tous les temps.

Avec deux ados aux carrières sportives de haut niveau, les McIntosh ont scindé la famille en deux: Summer et Jill vivent aux Etats-Unis pour les entraînements à la piscine, Brooke et Greg au Canada pour ceux sur la glace.

« On a un calendrier de famille assez détaillé qui nous rappelle les obligations de chacun », explique le « très fier » père de famille, à la fois « excité et nerveux » à l’approche des JO de Paris.

Une compétition qui sera également suivie de près par les habitués de la piscine Gus Ryder d’Etobicoke dans la grande banlieue de Toronto, où Summer McIntosh a commencé.

« Je n’ai jamais eu et je n’aurais sûrement plus jamais d’athlète qui se rapproche du niveau de Summer », confie à l’AFP sa première coach, Lindsay Watt.

– « Comme une forteresse » –

Depuis le bord du bassin, où elle garde un œil sur les jeunes qu’elle entraine, elle décrit la « puissance » de Summer McIntosh.

« Peu importe la scène, elle veut dominer », résume-t-elle, attribuant l’ascension de l’athlète à son état d’esprit « unique ».

« Elle ne laisse personne infiltrer ses pensées positives. Sa mentalité, c’est comme une forteresse. La plupart des athlètes mettent toute une vie pour apprendre cela, mais Summer l’avait compris à huit ans ».

Une détermination sans faille qui avait aussi impressionnée son enseignante de primaire Valerie Flynn.

« Summer écrivait toujours à propos de natation dans son journal », se rappelle-t-elle. « Ce n’est pas tous les jours qu’on voit une enfant réaliser un objectif qu’elle s’est fixée à neuf ans. »

Les JO de Paris marquent sa deuxième participation olympique après ceux de Tokyo en 2021 où elle était devenue à 14 ans la plus jeune athlète canadienne de l’histoire des Jeux, tous sports confondus.

Dans le bassin de la Défense Arena, outre le 400m nage libre où elle a déjà décroché l’argent samedi derrière l’intouchable australienne Ariarne Titmus, elle sera également engagée sur quatre autres courses individuelles: le 200 m nage libre, les 200 et 400 m quatre nages, ainsi que le 200 m papillon.

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