Un moment fort pour cet organisme qui a toujours appuyé l’accès aux soins de santé en français.
Stéphanie Roy, directrice générale de l’organisme depuis janvier 2021, ne cache pas une certaine fierté à quelques jours de célébrer les 25 ans de l’organisme. « On prépare deux célébrations en fait. Cette fête communautaire gratuite et ouverte à tous le 18 septembre, puis plus tard dans l’année, à l’automne, on prépare un gala pour collecter des fonds pour certains de nos clients. On s’est beaucoup adapté pour répondre aux différents besoins ces dernières années, je suis très fière de toute l’équipe. »
Si Stéphanie Roy rend hommage au travail de son équipe actuelle, cette célébration sert aussi à rappeler le travail de la dizaine d’employés qui était là le 26 juillet 1999 à l’ouverture, à l’époque, du Centre de santé communautaire (CSC) en français. « Cette équipe-là avait peu de ressources, elle a tout de même fait d’importantes avancées et a fait grandir le service. Sans eux autres, je ne sais pas où seraient les services aujourd’hui. »
Une mission qui n’a pas changé
Le début dont parle Stéphanie Roy a démarré même avant cette date de juillet 1999. Au début de l’année 1990, Maurice A. Gauthier présentait en octobre une étude commandée par le ministère de la Santé du Manitoba et le Secrétariat des services en langue français.
Dans son introduction, Maurice A. Gauthier rappelait notamment l’inexorable be-soin d’être servi en français, surtout quand il s’agit de santé. « D’abord, l’hôpital est un milieu qui nous est déjà passablement étrange et étranger. De plus, lorsqu’une personne est malade, son état de santé l’insécurise et l’inquiète. Si, en plus d’avoir des problèmes de santé, cette personne-là se voit imposer l’obligation de communiquer dans une langue qui n’est pas la sienne, ses sentiments d’inquiétude et d’insécurité augmentent encore davantage. L’inquiétude de n’avoir peut-être pas tout compris correctement ou de ne pas s’être fait comprendre, inquiétude de ne pas pouvoir tout expliquer clairement et correctement. De la l’insécurité. »
Ce rapport présentait notamment 29 recommandations pour améliorer la situation. 25 ans ou 35 ans plus tard, Stéphanie Roy remarque que ses questionnements peuvent perdurer encore. Le demande était pressante dans les années 1990, elle le demeure encore aujourd’hui au Centre de santé Saint-Boniface.
« Le coeur et le message n’ont pas changé. On a simplement adapté nos services aux besoins de la communauté, mais le reste est vraiment là. Ils existaient déjà beaucoup de services à la création, nous avons les mêmes aujourd’hui, c’est simplement plus gros et plus diversifié », souligne Stéphanie Roy.
Des défis présents et à venir
En 2024, le Centre de santé Saint-Boniface compte sur une équipe de 79 membres du personnel, répartis sur 22 différents postes dont 12 différentes disciplines cliniques. Stéphanie Roy a évoqué l’adaptation nécessaire, elle détaille les défis rencontrés par le Centre ces dernières années. « On essaie de s’assurer que nos services soient plus inclusifs pour le côté autochtone. On offre de l’éducation en continu pour bien comprendre les besoins de ces communautés-là. On a donc un comité lié à la réconciliation, un aussi sur les questions de l’anti-racisme et un pour les sujets 2ELGBTQ+. Côté santé mentale, ça a évolué. On a deux psychiatres et une psychologue à temps plein. Suite à la COVID, on s’est aussi adapté pour offrir de la téléconsultation à nos clients. Il n’y en avait pas du tout avant, maintenant, il y en a. Dans cette lignée, on cherche aussi à développer la prise de rendez-vous en ligne. »
La directrice générale confirme aussi travailler fort pour pouvoir offrir plus d’heures d’ouverture de la Clinique sans rendez-vous.
En attendant, Stéphanie Roy et l’équipe du Centre de santé Saint-Boniface at-tendent donc le public le 18 septembre à partir de 14 h au Parc Coronation. Au programme : nourriture, activités pour les enfants, et musique avec les artistes Justin Lacroix et Alpha Toshineza. Pour cet évènement, Stéphanie Roy n’a qu’un seul souhait : « pas de pluie! Ce n’est pas grave si l’on n’a pas 30 degrés, on veut juste une belle journée. »