Avant de se plonger dans les prochains voyages prévus pour la fin de l’année, les organismes participants font le bilan de la première année de Destination Manitoba, financé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada et soutenu par le gouvernement manitobain, qui avait eu lieu en Côte d’Ivoire en août 2023 et au Cameroun en novembre 2023.
Salimata Soro, directrice de l’employabilité et de l’immigration économique au CDEM, souligne l’engouement des participants. « C’était une belle expérience, plusieurs personnes étaient intéressées à immigrer au Manitoba. C’était une clientèle très diversifiée, des personnes avec plusieurs expériences de travail, plusieurs niveaux d’études et plus ou moins bilingues. »
41 439 personnes s’étaient inscrites aux rondes de 2023, et 2 524 participants ont été recensés par le CDEM.
Même si le CDEM n’a pas les données quant au nombre de personnes qui se sont ensuite effectivement lancées dans les étapes d’immigration, car certains processus peuvent durer jusqu’à deux ans, Salwa Meddri, la gestionnaire du Réseau en immigration francophone du Manitoba, remarque en revanche plus de demandes d’informations.
« C’est l’une des répercussions qu’on voit : les gens explorent les opportunités qui existent. Ce qui est beau, c’est qu’ils considèrent aussi d’autres collectivités qui sont en dehors de Winnipeg. C’est là où l’on peut leur parler des attraits et avantages d’aller dans ces lieux. Ça leur permet d’être ensuite le plus fonctionnels une fois qu’ils sont sur le sol manitobain. »
De son côté, Salimata Soro confirme tout de même que certains d’entre eux ont bien choisi le Manitoba comme terre d’accueil après avoir participé à Destination Manitoba. « C’est un plus pour nous, ces personnes pouvaient aller partout, mais elles ont choisi notre province. » Encore selon elle, la Province a reçu de meilleurs profils grâce à ce projet.
Garder l’esprit ouvert
Pour cette année 2024, les organismes manitobains se rendront à nouveau en Côte d’Ivoire, mais aussi au Sénégal.
Comme l’an passé, la réalité économique de notre province sera l’un des points discutés. Quels sont les emplois disponibles au Manitoba? À ce sujet, Bintou Sacko, directrice générale de l’Accueil francophone, appellent les futurs candidats à garder l’esprit ouvert.
« Même si l’on étudie ici, ce n’est pas évident de travailler dans son domaine d’études. Donc, en arrivant d’ailleurs, c’est pareil. Mais il faut se souvenir que les opportunités sont présentes et qu’il faut être prêt à transférer les acquis et les expériences pour pouvoir travailler rapidement. Sachant que c’est beaucoup plus difficile dans certains domaines que d’autres. Je pense à la santé, à l’ingénierie ou encore la comptabilité. Ce sont des métiers très réglementés. »
Salwa Meddri précise par ailleurs avoir observé beaucoup de polyvalence de la part des candidats. « Il y a une volonté profonde de se reconvertir professionnellement. Beaucoup d’entre eux n’hésitent pas à retourner sur les bancs de l’école pour apprendre une nouvelle profession, comme l’éducation et la petite enfance par exemple. »
Être transparent sur la réalité manitobaine
Aussi, pour éviter toute frustration des futurs candidats, les organismes travaillent en ce moment à améliorer encore leur communication. L’objectif : donner l’information la plus juste sur le Manitoba, notamment en ce qui concerne la dualité linguistique.
« On parle de deux jours de forum et parfois les gens peuvent repartir avec des questions qu’ils n’ont pas eu le temps de poser. La collaboration CDEM, RIF et Accueil francophone reflète cette perspective d’amélioration. En effet, selon nos organismes, nous avons différents mandats et différents messages. On ne couvre pas nécessairement les mêmes secteurs. Donc, on va prendre le temps de bien se préparer pour anticiper au mieux tous les sujets », explique Bintou Sacko.
Madeleine Arbez, directrice générale du CDEM, qui parle de Destination Manitoba comme « d’une initiative critique pour le bien de la communauté », s’exprime sur cette gestion des attentes des candidats du CDEM. « Malgré tout, la communauté francophone ici a plutôt bien réussi. On a des atouts, mais il faut être très transparents avec les gens et leur dire dans quoi ils s’embarquent. Effectivement, on parle toujours de francophones bilingues, car on cherche des personnes qui parlent le français et qui peuvent fonctionner en anglais. On ne leur rend pas service en leur disant qu’ils peuvent venir sans parler anglais. »
(1) Les représentants manitobains seront à Dakar, au Sénégal, du 3 au 5 décembre 2024 et à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 8 au 10 décembre. Plus d’informations sur cdem.com.