Les modifications concernant le zonage s’inscrivent dans le cadre d’une série de huit initiatives ayant pour objectif de répondre aux besoins de logements à Winnipeg.

En novembre 2023, dans le cadre du fonds fédéral : Housing Accelerator, la ville de Winnipeg avait reçu 122.4 millions $. En retour, la ville a accepté de mettre en place des moyens d’accélérer la construction de logement.

Le mardi 19 novembre, le conseil municipal tenait une rencontre spéciale pendant laquelle une réforme concernant le zonage devait être approuvée. Finalement, la séance s’est terminée après 00h et s’est poursuivie le jeudi 21 novembre avant d’être finalement adoptée.  

Il s’agit d’une autorisation automatique de zonage pour les propriétaires fonciers. Ces derniers n’auront plus besoin de faire une demande auprès de la Ville. Jusqu’alors, le processus nécessitait une audience publique ainsi qu’un vote des conseillers municipaux.

Les zones commerciales seulement

Cependant, la réforme ne concerne pas toutes les zones, comme le précise Michel Durand-Wood, commentateur en politique municipale.

« Sont concernées les zones commerciales qui sont sur les artères principales de la ville. Portage, Pembina, Marion par exemple. Ce qu’on essaye de changer vraiment c’est de leur donner le droit de construire des logements sur des zones commerciales existantes dans le but d’adresser la crise du logement. »

La réforme permet notamment de rapprocher les citoyens des commerces et des services en ville, permettant éventuellement de réduire les déplacements et les coûts énergétiques qui les accompagnent.

Les logements devront respecter quelques critères. Par exemple, la hauteur des bâtiments ainsi que leur largeur devront prendre en compte la taille de la rue. « Le ratio doit être égal, explique Michel Durand-Wood. Plus large est la rue, plus haut le bâtiment peut être et inversement. Par exemple, si la rue est de 80 pieds de large, cela va permettre d’aller jusqu’à 80 pieds de haut. L’objectif est de créer une ville qui est à échelle humaine. »

Ces nouvelles zones, qui deviendraient des zones à usages multiples, permettraient d’apporter une certaine cohérence dans la disposition de la ville. « Il y a des usages qui vont très bien ensemble, les cafés, les restaurants, des épiceries, ce sont des choses qui ont leur place dans des quartiers où les gens pourraient vivre. Avec le zonage actuel, ce n’est pas permis. »

En début d’année prochaine, une autre réforme sera présentée devant le conseil municipal. Celle-là concernera en revanche les zones résidentielles et devrait permettre la construction de différents types de logements au sein d’une même zone. Par exemple, la prochaine réforme devrait permettre la construction de duplex comptant jusqu’à quatre unités et quatre étages, là où l’on ne permet pour le moment que la construction de maisons unifamiliales.

Cette réforme devrait rencontrer, selon Michel Durand-Wood, beaucoup plus de réticence. Il souligne aussi que l’impact de ces changements sur Winnipeg ne se fera pas sentir avant plusieurs dizaines d’années, et qu’un retour en arrière sera toujours possible.