Propos recueillis par Hugo Beaucamp.
Les visiteurs peuvent y découvrir des créations originales autour de la récupération de matériaux. Les deux femmes se sont unies pour offrir une exposition aux pièces variées réalisées à partir d’objets trouvés et réutilisés. Pour ce faire, il leur est arrivé de puiser leur inspiration dans leur éducation catholique.
« Nous avons toutes les deux été élevées dans la foi catholique, bien qu’aucune de nous ne soit pratiquante aujourd’hui. Pour ma part, je n’ai jamais arrêté d’être attirée par l’iconographie et l’esthétique catholique », indique Francine Martin.
Pour l’occasion, l’artiste francophone a créé 12 pièces à la fois bidimensionnelles et en trois dimensions. Au total, le public est invité à découvrir 26 créations inédites. Le travail de Francine Martin est majoritairement composé d’assemblages et de collages issus de différents supports tandis que Tricia Wasney utilise le textile et les bijoux comme éléments de composition principaux.
Faire rire grâce aux objets
En découvrant l’exposition, le visiteur pourra relever la présence d’humour comme fil conducteur dans certaines créations. C’est le cas de la pièce favorite de Francine Martin répondant au surprenant nom de Dieu reçoit actuellement un nombre de prières plus élevé que la normale. Entièrement faite de matériaux réutilisés comme par exemple un interphone en bois des années 1940, cette pièce interpelle de façon humoristique sur un sujet pourtant sérieux.
« Le titre et les éléments modernes comme le téléphone font référence aux conflits mondiaux actuels, développe Francine Martin. Si Dieu reçoit nos prières, cela doit être terriblement difficile d’être à l’autre bout du fil et d’en recevoir autant. »
Les deux artistes s’accordent à dire que cette caractéristique de leur travail se fait de manière totalement involontaire.
Une collaboration comme sur des roulettes
Dans ce projet artistique, la collaboration entre Francine Martin et Tricia Wasney est née d’une façon on ne peut plus insolite. « Je connaissais le travail de Francine. Nous admirons le travail l’une de l’autre. Un jour, j’ai acheté une de ses pièces, raconte Tricia Wasney. Lorsqu’elle est venue me la livrer dans mon studio, Francine a remarqué la présence d’un sac accroché au mur avec une photo de Sainte-Thérèse de Lisieux dessus. »
« Il s’agit de la cousine de mon arrière-grand-père! s’exclame Francine. Nous avons trouvé cela incroyable. » Voilà donc de quoi former un duo de choc.
Du point de vue de la création, Francine Martin et Tricia Wasney se sont très vite entendues en partageant les mêmes idées tout en s’accordant régulièrement sur les mêmes matériaux
« Cela a été tellement amusant et inspirant de faire cette exposition avec Tricia, confie l’artiste francophone. Nous avions fréquemment des idées très similaires que nous développions chacune de notre côté avant de nous les partager. C’était presque magique. »
Reliquaires pour objets ordinaires, exposition à la Maison des artistes visuels et francophones (MDA) jusqu’au 1er février. 101-219 boulevard Provencher, Winnipeg.