Et a revu à la baisse les prévisions de croissance du pays, avertissant qu’une guerre tarifaire avec les Etats-Unis pourrait causer d’importants dégâts à l’économie canadienne.

“L’économie devrait se renforcer graduellement et l’inflation, demeurer près de la cible” de 2 %, écrit la banque centrale dans un communiqué, tout en prévenant que la volonté du président des États-Unis Donald Trump de taxer à 25 % tous les produits en provenance du Canada dès le 1er février mettrait “la résilience de l’économie canadienne à l’épreuve”.

“Un conflit commercial prolongé entraînerait fort probablement une baisse du PIB et une hausse des prix au Canada”, a noté la banque centrale.

Il s’agit de la sixième baisse consécutive du taux directeur au Canada.

La banque centrale a souligné que “les taux d’intérêt plus bas stimulent les dépenses des ménages”.

En décembre, l’inflation a légèrement baissé pour atteindre 1,8 % sur un an contre 1,9 % en novembre et le taux de chômage a reculé à 6,7 % (-0,1 point).

Malgré le redressement récent de l’activité, la banque a abaissé ses prévisions de croissance à 1,8% pour 2025 et 2026, contre 2,1 % et 2,3 % respectivement précédemment, en raison de l’expansion démographique plus faible attribuable aux nouvelles politiques d’Ottawa en matière d’immigration.

Donald Trump a ouvert quelques heures après son investiture le front des guerres commerciales en confirmant sa volonté d’imposer des droits de douane de 25 % aux produits venant du Canada et du Mexique, ce qui représente “une source majeure d’incertitude” qui vient “brouiller les perspectives”, a indiqué Tiff Macklem, le gouverneur de la Banque du Canada, en conférence de presse.

“Malheureusement, les droits de douane rendent les économies tout simplement moins efficaces, et font baisser la production et les revenus. La politique monétaire ne peut pas contrebalancer ces effets, mais nous pouvons aider l’économie à s’ajuster”, a-t-il indiqué.

Selon la banque centrale, l’imposition de droits de douane entraînerait une chute des exportations canadiennes et causerait d’importantes pertes d’emplois.

Dans un scénario de base, la banque estime que la croissance du PIB canadien serait inférieure de 2,5 points de pourcentage la première année par rapport à une situation où M. Trump ne mettrait pas ses menaces à éxécution.

“Nous espérons toujours que les menaces tarifaires sont davantage une tactique de négociation, ce qui signifie qu’elles seraient temporaires et auraient moins d’impact à long terme”, a indiqué James Orlando, économiste à la Banque TD, dans une note de recherche.

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