Impossible de passer dans le village de La Broquerie, au sud-est de Winnipeg, sans voir l’église Saint-Joachim. Le bâtiment historique, qui s’apprête à fêter son 125e anniversaire en 2026, devrait aussi, pour l’occasion, se refaire une beauté ou plutôt une remise à neuf.

Le comité responsable de préparer l’anniversaire de la paroisse s’attèle effectivement à récolter des fonds et obtenir des subventions auprès de la Province pour débuter des travaux de restauration sur la bâtisse.

Des dons de la communauté

Le dimanche 26 janvier, un dîner-rencontre a été organisé pour présenter la feuille de route de ces travaux à la communauté. À l’occasion, le comité s’est vu remettre un chèque de 12 000 $ de la part de Francofonds.

À date, le comité est parvenu grâce à des dons de la communauté à récolter plus de 200 000 $ pour des travaux qui ont été estimés « au-delà du million de $ », indique Lucien Grenier, président du comité du 125e anniversaire de la paroisse et membre du Conseil des affaires économique de l’église.

Il est d’ailleurs possible de faire un don sur le site internet de la paroisse.

Une somme importante donc, qui concerne plusieurs choses.

« Il faut refaire l’isolation, les vitraux, l’installation électrique aussi qui a 60 et quelques années, elles ont été installées l’année de ma naissance. Les portes aussi sont très âgées. »

Des travaux qui pourraient durer

Les fondations de la bâtisse doivent également être renforcées, en particulier sous le sanctuaire et la sacristie. Le perron de l’église devrait être rendu accessible pour les personnes à mobilité réduite. En sa qualité de patrimoine historique et municipal, les travaux seront délicats, « il faut que l’on s’assure de protéger l’héritage de l’église. On ne peut pas faire n’importe quoi ».

Les travaux pourraient s’étaler sur plusieurs années et se faire étape par étape pour un minimum de quatre ans. Généralement les travaux qui concernent des sites historiques se font sous la supervision de la Direction des ressources historiques du Manitoba. Lucien Grenier indique que, pour l’heure, la priorité est donnée aux demandes d’octroi.

La Direction des ressources historiques quant à elle a indiqué qu’elle souhaitait visiter le bâtiment.

L’église est assez impressionnante à la fois par sa taille, mais aussi par les pièces d’ouvrage que l’on y trouve. Elle est dotée d’une large mezzanine, derrière l’autel, le tabernacle est couvert de dorures et le plafond presque entièrement couvert de peinture.

Impact sur les sculptures et le mobilier de la paroisse

Depuis plus de deux ans, c’est l’abbé Serge qui officie dans l’église Saint-Joachim. Il est bien au fait des problèmes que rencontre la bâtisse. À propos de l’isolation et du froid, il s’inquiète de l’impact négatif que cela pourrait avoir sur les sculptures et le mobilier de la paroisse. « Les instruments de musique, le piano et l’orgue aussi, il faut s’assurer de garder une bonne température dans l’église. L’isolation permettra de réduire les coûts sur le long terme. »

Il souligne aussi l’importance de l’église pour la communauté, religieuse et non religieuse.

« Cette église est au centre du village depuis tant d’années, elle représente un aspect important de l’identité du village et de ses résidents. Depuis que je suis ici, je peux témoigner de l’esprit très familial de la communauté. C’est un lieu de rassemblement, de prière et d’espoir. »

L’abbé Serge souligne que le village compte au-delà de 150 paroissiens et qu’elle est d’une importance toute particulière pour la vie communautaire.

Lucien Grenier, qui vit à La Broquerie depuis 25 ans, parle de la bâtisse comme d’un monument incontournable et un pur produit de la municipalité.

« Croyant ou pas, les gens viennent prendre des photos et visiter. Tout a été fait ici, à La Broquerie, le bois a été coupé et taillé ici, la brique a été faite ici, et ce sont des gens d’ici qui l’on construite », dit-il fièrement.