L’Association des professeurs et professionnels de l’Université de Saint-Boniface (APPUSB), l’Association des professeurs d’études collégiales (APEC) et le syndicat du Personnel à l’appui des services académique (PASA) tentent de s’accorder depuis plusieurs mois avec la direction de l’Université de Saint-Boniface pour ratifier une nouvelle convention collective qui doit couvrir la période allant du 1er août 2024 au 31 juillet 2028.
Si la situation n’est pas encore bloquée, les membres de l’APPUSB ne veulent surtout pas revivre le même contexte que lors des négociations de la dernière entente.
L’APPUSB souhaite une amélioration des conditions de travail
« Pendant cette dernière ronde, nous avons négocié pendant 995 jours. C’est un record absolu pour les universités canadiennes. Cette fois-ci, nos membres nous ont dit : une année de négociation et après ça, sans rien de concret, l’on enclenche le mandat de grève », commente Patrick Noël, professeur agrégé d’histoire et président de l’Association des professeurs et professionnels de l’Université de Saint-Boniface.
L’APPUSB, qui compte 65 membres permanents et une vingtaine de membres à temps partiel, vise notamment une augmentation salariale d’environ 20 % sur quatre ans et des conditions de travail comparables aux universitaires anglophones de la ville.
Mais d’autres sujets éloignent également les parties prenantes.
« Il y a la question du salaire, oui. Mais il y a aussi toute la question de la charge d’enseignement. Au Manitoba, nous sommes les seuls à avoir une charge d’enseignement de six cours, contre cinq voire quatre pour la plupart des universités. Cela affecte notre capacité de produire des recherches qui est pourtant vitale pour une université », explique Patrick Noël, qui est aussi vice-président de la Fédération des Associations des Professeurs Universitaires du Manitoba.
Une nouvelle rencontre la semaine prochaine
Invitée à commenter la situation, l’USB, par l’intermédiaire de Nathalie Roche la directrice du bureau des communications, explique qu’un mandat de grève est un « outil de négociation souvent utilisé au cours d’un processus de négociation collective et ne signifie pas nécessairement qu’une grève aura lieu ».
« Une grève, s’il y en a une, serait envisagée à la rentrée de l’automne », confie d’ailleurs Patrick Noël.
Par ailleurs, Nathalie Roche rappelle, et cela nous a été confirmé par Patrick Noël, que seule l’APPUSB a voté en faveur de ce mandat de grève. « Ce vote concerne les membres d’une unité syndicale sur les trois avec lesquelles nous négocions en ce moment pour un renouvellement d’entente.
« L’Université Saint-Boniface est engagée dans un dialogue constructif avec ses trois unités syndicales, dans un esprit de collaboration et de respect mutuel, afin d’établir des ententes justes qui assurent la pérennité de l’établissement tout en prenant en compte les priorités des parties concernées », ajoute Nathalie Roche.
En effet, Patrick Noël « ne sent pas de fermeture » avec la partie patronale, qui a d’ailleurs invité les syndicats ce matin même à revenir à la table des négociations. Une prochaine rencontre doit avoir lieu le 27 mai.
« On aura peut-être une meilleure idée de la dynamique à ce moment-là. On ne demande rien d’autre que de retourner à la table et obtenir une entente juste et raisonnable avant la rentrée », espère le président de l’APPUSB.