Équipe Manitoba se prépare fort! Mais comment? Pour le savoir, on rend visite aux équipes d’arts culinaires et de basketball, dans les coulisses de leurs pratiques.
Que ce soit en arts, en sports ou en leadership, les disciplines des Jeux de la francophonie demandent des réflexes affûtés et des gestes millimétrés, sur le terrain ou derrière les fourneaux. Justement, voyons cela d’un peu plus près, dans la cuisine d’un centre communautaire de Winnipeg, où l’équipe d’arts culinaires se retrouve pour une nouvelle pratique, supervisée par l’entraîneuse Dominique Legal.
L’équipe de jeunes chefs est composée de : Alexandre Lagacé, Mia Dupasquier, Maelle Brown et Emilie Dooley. Le jour de notre visite, ils sont en présence d’une invitée un peu spéciale : Huguette Vallée, avec plus de 20 ans d’expérience en cuisine professionnelle derrière elle, est consultante chevronnée et accompagnera les jeunes chefs dans leur maîtrise de l’art culinaire.

Sous la supervision de Dominique Legal, entraîneuse de l’équipe, Huguette Vallée initie les cuistos aux techniques de base. Au menu du jour : connaître le nom de chaque outil de cuisine, comment affûter un couteau, apprendre à couper en julienne, en bâtonnets, en lamelles. Et surtout, ne pas se couper soi-même. Car en cuisine, la sécurité est une priorité! La mentore est claire.
« Que fait-on quand on échappe un couteau? On recule. On le laisse tomber à terre. Parce que sinon, on risque d’attraper le couteau par la lame. Le couteau est remplaçable. Votre main, non. »
Une épreuve comme Masterchef?
Aux JeuxFC, deux épreuves les attendent : une première d’une durée de trois heures, où ils devront concevoir un menu complet composé d’une entrée, d’un plat principal et d’un dessert. L’un de ces plats devra absolument mettre en valeur un ingrédient provenant du Manitoba, un clin d’œil au terroir local.
La deuxième épreuve les plongera dans un véritable défi de style « épicerie surprise ».
Avec un budget défini, ils auront dix minutes pour faire leurs achats dans une épicerie, puis 90 minutes pour concocter un plat. Cerise sur le gâteau : ils devront y intégrer une technique apprise sur place dans un atelier, le jour même. « Ils devront improviser, créer, réfléchir à l’équilibre des textures, des saveurs, tout en gérant leur temps et leur stress », explique Dominique Legal, entraîneuse.
Pour l’instant, difficile pour nos chefs en herbe d’imaginer comment tout ceci va se dérouler à Laval. Ce que Mia Dupasquier imagine pour l’instant, c’est un peu une épreuve à la MasterChef. La jeune manitobaine cuisine depuis l’âge de six ans.
Son talent? Les recettes sucrées : biscuits, desserts et pains en tout genre. À la maison, elle cuisine tout le temps. Sans surprise, un de ses cours préférés est la classe de nutrition. Elle adore improviser de nouvelles recettes et apprendre de nouvelles techniques. Le but premier : avoir du fun!
Alexandre Lagacé, lui, aime inventer des recettes de pain et créer de nouvelles choses from scratch : « J’aime cuisiner à la maison, comme à l’extérieur de la maison. La chose que je préfère cuisiner c’est du pain. J’en ai d’ailleurs fait un hier et toute ma famille s’est régalée! »
On court, on esquive, on dribble…
Du côté des équipes de basketball, les entraînements vont bon train dans le gymnase de l’Université de Saint-Boniface. L’entraîneur de l’équipe féminine, Lyes Mahdi Aknouche, ne prend pas cette préparation à la légère. Il apprend toutes les techniques de pro à ses joueuses.
Pendant la pratique, on peut l’entendre, entre plusieurs encouragements : « Là, quand tu dribbles et que tu esquives, il faut que tu sois aussi rapide que l’éclair! » On voit que l’énergie du bison électrique est bien présente, même dans les pratiques!
Toutefois, le plus important n’est pas la compétition. « On est là pour s’amuser aux JeuxFC. Je veux que les joueuses apprennent à se connaître, aient l’esprit d’équipe, et que l’on passe tous un bon moment. »
L’équipe féminine est composée de Ashley Duhamel, Cassie Grijalva, Danika Steeves, Mia Hambleton et Liz Sharp.
Pour cette dernière, le basketball est bien plus qu’un simple sport. « J’ai commencé à jouer au basketball en sixième année. À l’époque, c’était pour ma santé mentale. J’avais beaucoup de mal à m’exprimer socialement. Le basketball m’a donné un espace sécuritaire, un endroit où je pouvais trouver ma voix. »
Sa coéquipière Cassie Grijalva partage une expérience personnelle également : « Mon père n’a pas eu de fils, alors il faisait du sport avec moi. Le basketball, c’est devenu notre lien. Et aujourd’hui, c’est le sport avec lequel je me sens le plus moi-même. »

Chez les garçons, l’équipe est formée de Félix Beaudry, Jack Sinnock, Osa Emokpae, Tristan Gibbons et Yvan Turenne, sous la supervision de Matthew Trudeau. Pour Jack, 15 ans, l’expérience est doublement importante : « C’est une opportunité pour améliorer mon français, rencontrer des jeunes comme moi… et jouer contre d’autres provinces! »
Yvan Turenne, lui, a vu ses frères manquer les JeuxFC à cause de la pandémie. Il ne compte pas laisser passer sa chance. « Mes parents m’ont parlé de l’ambiance. Ils m’ont dit que c’était incroyable. J’ai juste hâte de vivre ça. »
Ce qu’ils aiment tous dans le basketball? L’esprit d’équipe, le jeu collectif, la stratégie. « Même si on se fait détruire, dit Yvan en riant, le plus important, c’est de s’amuser. C’est ça, une bonne attitude. »
Ces Jeux de la francophonie canadienne promettent d’être une aventure inoubliable, à la croisée de l’amitié, de l’identité et du dépassement. Restez branchés pour découvrir le reste d’Équipe Manitoba, d’ici le départ pour les JeuxFC, à Laval, en juillet.