Pour rappel, depuis mai 2023 (1), les hôpitaux du Manitoba ont commencé à collecter des données sur l’identité raciale, ethnique et autochtone des personnes ayant accès aux soins.

Cette initiative était aussi une réponse à l’appel à l’action n° 19 de la Commission Vérité et Réconciliation, qui demande au gouvernement d’identifier et de combler les écarts entre les communautés autochtones et non autochtones en matière de résultats des soins de santé.

L’objectif de cette collecte était de pouvoir mesurer l’accès aux soins et la qualité des soins que reçoivent les différentes communautés du Manitoba, afin de pouvoir combler les lacunes identifiées, rappelle le rapport présenté ce jour par Soins Communs Manitoba. 

Alors, quelles lacunes ont été identifiées? Parmi certains des faits saillants du rapport, l’on apprend que dans les installations du Centre des sciences de la santé de Winnipeg (HSC) et de l’Office régional de la santé de Winnipeg, les Autochtones et les personnes africaines et/ou noires attendent le plus longtemps.

Plus spécifiquement, à l’HSC, pour les patients classés 2 sur l’Échelle canadienne de triage et de gravité pour les départements d’urgence (ÉTG), les Autochtones et les personnes africaines et/ou noires attendent beaucoup plus longtemps (avec des différences allant jusqu’à près de quatre heures à l’HSC). 

Aussi, les Autochtones et les personnes africaines et/ou noires sont les plus susceptibles de partir sans avoir été vus, tandis que les patients blancs sont les moins susceptibles. 

« Notre première analyse montre que le racisme peut être un facteur qui influe sur les temps d’attente et les soins dispensés dans les services d’urgence du Manitoba », a déclaré la Dre Marcia Anderson, chef de projet pour Soins Communs et vice-doyenne de la santé autochtone, de la justice sociale et de la lutte contre le racisme à l’Université du Manitoba.

« Malheureusement, dans un système sous pression, ce sont souvent les personnes les plus marginalisées et disposants des ressources les plus limitées qui sont les plus touchées », a-t-elle également ajouté. 

La personne ministre de la Santé, des Aînés et des Soins de longue durée Uzoma Asagwara a également commenté ces résultats. « L’incapacité systémique à fournir des soins adéquats à une population de plus en plus diversifiée sur le plan racial est un problème national, mais notre gouvernement s’est engagé à combler ces lacunes au sein de notre système », a d’abord souligné Uzoma Asagwara. A

vant de rappeler que le gouvernement prend « déjà des mesures pour réduire ces obstacles aux soins grâce à la formation, à des changements de politique et à des équipes de direction qui s’engagent à faire face à ces problèmes. Nous savons que cela prend du temps et que les professionnels de la santé sont également déterminés à faire partie de la solution. »

(1) Dans le détail, entre le 11 mai 2023 et le 30 septembre 2024, il y a eu plus de 618 000 visites aux urgences où l’identité REI du patient était connue. Cependant, un pourcentage significatif de visites n’a pas enregistré ces données, avec 28,3 % des visites combinant les réponses « Refusé de répondre », « Impossible d’interviewer » ou « Inconnu ».