Par amour, Julien Gagnot a quitté sa France natale pour s’installer à Winnipeg. Grand sportif et ostéopathe de métier, il apporte avec lui une expertise toute particulière dans le domaine de la pédiatrie.
À la fin du mois d’avril 2025, Julien Gagnot dit au revoir à ses proches. La décision est prise, il quitte Saint-Nazaire, une ville française qui borde l’embouchure de la Loire sur la côte Atlantique, pour Winnipeg.
Une décision qu’il n’a pas prise seul, puisque c’est pour s’y installer avec sa compagne, Olya Myhalatyuk qui vit ici.
« Je faisais pas mal d’aller-retour pour venir la voir, elle a déjà son métier ici alors ça a été le fruit d’une longue discussion, mais finalement on a décidé de s’installer ici. »
Un « chamboulement » pour le français d’origine qui découvre une ville et une vie aux antipodes de celle qu’il a quittée.
« Ça n’a pas été facile au départ, la première semaine ici, le temps d’avoir tous les papiers qu’il faut pour pouvoir exercer librement. »
Ostéopathe de métier, l’obtention du droit d’exercer sur le territoire canadien a pris du temps. Dorénavant en possession de son numéro d’accréditation, Julien Gagnot pratique aujourd’hui son activité au sein de la clinique Fortify sur la rue Marion.
Et son activité a de particulier que le français est spécialisé dans la prise en charge des enfants, une formation qu’il a suivi en France. Julien Gagnot est donc qualifié pour traiter les femmes enceintes, les bébés et les enfants. Un domaine « assez rare au Manitoba », selon Stephanie Rempel, co-fondatrice de Fortify.
Julien Gagnot précise que cela est également peu fréquent en France, « nous ne sommes pas très nombreux, la plupart des ostéopathes ne travaillent pas souvent sur des bébés ».
Darcy Nikkel, porte-parole de l’Association manitobaine des thérapeutes manuels ostéopathiques, note toutefois que de nombreux programmes en thérapie manuelle comprennent une formation en pédiatrie et certains praticiens poursuivent des études supplémentaires dans ce domaine.
Elle ajoute néanmoins : « Au Manitoba comme ailleurs au Canada, il n’existe pas de spécialistes pédiatriques officiellement reconnus en pratique ostéopathique manuelle. Certains praticiens peuvent avoir un intérêt particulier ou une orientation clinique vers la clientèle pédiatrique. Il n’existe actuellement aucune désignation de spécialiste reconnue au sein de notre association. »
À l’instar de la chiropractie, les séances consistent en de la manipulation. Et à ce titre, il faut faire preuve de prudence et d’une certaine expertise lorsque l’on exerce sur les tout petits.
« Quand on manipule des bébés et des enfants, il y a des choses à ne pas faire, il faut faire attention. Les bébés ont un certain nombre de troubles au cours de la première année donc il faut savoir identifier ce qui peut être problématique chez l’enfant. Ce que l’on retrouve le plus souvent chez le bébé ce sont des problèmes au niveau de la tête et au niveau digestif. »
L’ostéopathe associe son domaine de spécialisation à du soutien aux parents.
« C’est pour le confort de l’enfant et pour que les parents, derrière, soient aussi en confort. »
Découvrir la francophonie
Lors de son emménagement, Julien Gagnot est encore loin d’imaginer que le Manitoba abrite une francophonie bien vivante. C’est au détour d’un dîner à la crêperie Ker Breizh qu’il l’apprend.
À propos de la scène culturelle francophone notamment, il indique n’avoir pas eu le temps de s’y pencher encore, tâches administratives obligent.
« J’aimerais rencontrer des francophones, c’est un peu le but, mais pour le moment, à part quelques visites au Croissant, s’amuse-t-il, c’est vrai que je n’ai pas eu le temps. »
Au fil des semaines, c’est peut-être à travers le sport que Julien Gagnot fera des rencontres. Le triathlon, notamment, occupe une place importante dans la vie de l’expatrié. Il a participé à pléthore de courses Ironman et de triathlon longue distance (1) à travers l’Europe.
« J’aimerais continuer à en faire dans le coin. Avec ma compagne nous avons rencontré des triathloniens ici, dont quelques-uns qui préparent des triathlons longue distance, notamment l’Ironman d’Ottawa. Mais ils ne sont pas francophones malheureusement. »
Fin juillet, Julien Gagnot participait à l’Ironman 70.3 de Calgary où il a su se qualifier pour les championnats du monde. Une ambition qui relève presque du rêve pour le coureur.
« Je m’entraîne pour depuis des années. Il faut être dans le top 10 pour obtenir une place pour aller aux championnats du monde en 2026. »
Cette course voit s’affronter tous les meilleurs coureurs autour du monde et se déroulera à Nice, dans le sud de la France, en septembre 2026.
(1) Un ironman est un triathlon qui comprend généralement 3,8 km de natation, 180 km de vélo et un marathon de 42 km. Le terme Ironman est une marque déposée de la World Triathlon Corporation.